Les Européens vont prier May d'accepter leurs conditions

Les dirigeants européens devraient une nouvelle fois tenter vendredi de convaincre la Première ministre britannique, Theresa May, d'accepter les conditions qu'ils ont fixées avant l'ouverture des négociations sur l'avenir de leurs relations économiques et commerciales. /Photo prise le 16 novembre 2017/REUTERS/TT News Agency/Bjorn Larsson Rosvall

par Jan Strupczewski et Elizabeth Piper

GÖTEBORG, Suède(Reuters) - Les dirigeants européens devraient une nouvelle fois tenter vendredi de convaincre la Première ministre britannique, Theresa May, d'accepter les conditions qu'ils ont fixées avant l'ouverture des négociations sur l'avenir de leurs relations économiques et commerciales, a-t-on appris jeudi de source européenne.

En Suède, où se déroulera un sommet européen, Theresa May devrait toutefois leur opposer une fin de non-recevoir, notamment sur la question de la facture dont Londres devra s'acquitter en quittant le bloc.

Un porte-parole de la dirigeante a d'ailleurs réfuté dans la journée des informations de presse rapportant qu'elle s'apprêtait à relever le montant des fonds qu'elle était disposée à verser à l'Union.

A Göteborg, où le menu des discussions entre chefs d'Etat et de gouvernement sera consacré au travail et aux réformes sociales, Theresa May aura l'opportunité de s'entretenir avec ses plusieurs de ses homologues en marge du sommet, auquel ne participera pas la chancelière allemande, Angela Merkel.

Theresa May devrait notamment rencontrer le président du Conseil européen, Donald Tusk, qui, selon une source européenne, lui rappellera que l'horloge tourne et que rien ne permet à l'heure actuelle d'entrevoir l'ouverture dès le mois prochain des négociations sur l'avenir des relations commerciales entre l'Union et le Royaume-Uni.

Le négociateur européen en chef, Michel Barnier, a dit souhaiter voir les Britanniques avancer sur les trois points clés actuellement en discussions, celui de la facture notamment, d'ici début décembre.

Les négociateurs européens ont de leur côté entamé des préparatifs internes afin d'être en mesure d'ouvrir dès la fin du sommet un nouveau volet de négociations, mais Donald "Tusk fera savoir à May qu'une telle issue n'est pas garantie et que davantage de travail devra être fourni".

A Berlin, le ministre britannique chargé de piloter le Brexit, David Davies, a dit vouloir conclure avec l'Union le meilleur accord commercial possible, un texte qui irait au-delà de celui trouvé entre le Canada et le bloc communautaire.

"Nous pouvons aller plus loin parce que les chaînes d'approvisionnement existent déjà", a-t-il dit.

"Nous serons un partenaire comme il n'en existe aucun autre, bien plus proches que le Canada, bien plus fort que la Norvège", a-t-il ajouté.

(Avec Alastair Macdonald à Brussels, Paul Sandle à Londres et Paul Carrel et Jospeh Nasr à Berlin, Nicolas Delame pour le service français)