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Les Etats-Unis veulent accroître la lutte contre Daech

par Phil Stewart et Robin Emmott BRUXELLES (Reuters) - Les Etats-Unis ont demandé jeudi à leurs alliés de la coalition internationale qui bombarde l'Etat islamique (EI) d'intensifier et accélérer la lutte contre l'organisation djihadiste, quelle que soit l'issue des efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre en Syrie. Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, et une vingtaine de ses homologues étaient réunis à Bruxelles alors que l'armée du président syrien Bachar al Assad, appuyée par des miliciens chiites et l'aviation russe, progresse dans la région d'Alep et se rapproche de la frontière turque qu'elle veut sécuriser. Parallèlement ont lieu à Munich (Bavière), autour du chef de la diplomatie américaine John Kerry, des discussions pour tenter de relancer les négociations entre le gouvernement syrien et l'opposition. Ashton Carter, avant le début de la réunion de Bruxelles, a établi une distinction entre la guerre en Syrie en général et la lutte spécifique contre l'Etat islamique, qui a conquis des territoires à la fois en Syrie, avec pour "capitale" Rakka, et en Irak autour de Mossoul. "L'accent ici sera mis sur la lutte contre l'EIIL et cette campagne se poursuivra parce que l'EIIL doit être vaincu et sera vaincu, quoi qu'il se passe dans la guerre civile en Syrie", a déclaré le secrétaire à la Défense en utilisant l'ancien acronyme de l'Etat islamique. "Mais assurément, si la guerre civile en Syrie se terminait, cela aiderait à désamorcer l'extrémisme", a-t-il ajouté. RYAD VA RENFORCER SON ENGAGEMENT AÉRIEN Les pays qui ne peuvent pas participer militairement à la lutte peuvent contribuer par d'autres moyens, a précisé Ashton Carter, par exemple en s'attaquant aux finances du groupe djihadiste. A l'ouverture des discussions, il a souligné qu'"après la victoire, nous nous souviendrons de tous ceux qui ont participé au combat". "Si toutes les nations représentées dans cette salle faisaient encore plus", a-t-il poursuivi, la campagne menée contre les islamistes pourrait progresser plus rapidement. Il a prédit des "gains substantiels" sur le terrain dans les semaines à venir. Le général saoudien Ahmed Asseri a déclaré que son pays était prêt à envoyer des troupes au sol en Syrie si la coalition décide de lancer de telles opérations. Mais, a-t-il ajouté, "il est encore trop tôt pour discuter de telles options. Aujourd'hui, nous parlons de questions stratégiques". En attendant, le ministre de la Défense saoudien, Mohammed bin Salman, a déclaré à Ashton Carter que son pays allait renforcer son engagement aérien contre l'EI, a dit le porte-parole du Pentagone, Peter Cook. Washington sait que ces discussions de Bruxelles ne permettront pas forcément d'agir dans la foulée, un certain nombre d'Etats représentés ayant besoin de l'aval de leur Parlement. En outre, le calendrier pour la reconquête de Rakka et Mossoul est flou. Un responsable des renseignements militaires américains a estimé mardi qu'il était peu probable que les forces irakiennes soient capables de reprendre Mossoul en 2016. (Avec Sabine Seibold; Danielle Rouquié et Guy Kerivel pour le service français)