Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre l'Iran

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre l'Iran, touchant treize individus et douze "entités" dont certaines sont basées en Chine, aux Emirats arabes unis et au Liban, en "riposte" au test d'un missile balistique par la république islamique. /Photo d'archives/REUTERS

par Yeganeh Torbati WASHINGTON (Reuters) - Les Etats-Unis ont annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre l'Iran, touchant treize individus et douze "entités" dont certaines sont basées en Chine, aux Emirats arabes unis et au Liban, en "riposte" au test d'un missile balistique par la république islamique. A la Maison blanche, le porte-parole de la présidence, Sean Spicer, a précisé que l'annonce de ces sanctions par le département du Trésor avait été "clairement" calculée pour répondre à cet essai effectué dimanche dernier. Mais il a indiqué qu'elles étaient "dans les tuyaux" avant ce tir de missile. "Nous savions que nous avions ces options à notre disposition parce qu'elles étaient déjà en préparation", a-t-il dit devant la presse. De source autorisée à Washington, on précise qu'elles ne sont que la première étape de la réponse que les Etats-Unis entendent apporter face "à l'attitude provocante de l'Iran". "La communauté internationale a été trop tolérante à l'égard du mauvais comportement de l'Iran", a commenté Michael Flynn, le conseiller à la sécurité nationale de Trump. "Les jours où nous fermions les yeux sur les actes hostiles et belliqueux de l'Iran contre les Etats-Unis et la communauté mondiale sont révolus", ajoute l'ancien général dans un communiqué. Le président Donald Trump, qui a pris ses fonctions il y a deux semaines, avait déclaré jeudi que "rien n'était exclu" à propos de l'Iran, un changement de ton majeur envers Téhéran par rapport à l'administration démocrate de Barack Obama. TÉHÉRAN DÉNONCE DES SANCTIONS "ILLÉGALES" Dans un communiqué, le département du Trésor souligne que ces nouvelles sanctions ne contreviennent pas à l'accord sur le nucléaire conclu en juillet 2015 entre l'Iran et les six grandes puissances du P5+1, dont les Etats-Unis. Cet accord a été endossé par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies mais est vivement critiqué par Trump. Cette interprétation est contestée par le ministère iranien des Affaires étrangères. Dans un communiqué diffusé par la télévision publique, il dénonce des sanctions "illégales" et "incompatibles avec les engagements de l'Amérique et la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'Onu qui a endossé l'accord nucléaire entre l'Iran et les six puissances". Téhéran ajoute que l'Iran imposera en retour des restrictions légales à "des individus et des entités américains qui ont participé à l'aide ou à la fondation de groupes terroristes régionaux". Les entités iraniennes visées par les nouvelles sanctions américaines ne pourront avoir accès au système financier américain ni traiter avec des entreprises américaines. Elles sont également soumises à des "sanctions secondaires", ce qui signifie que des entreprises de pays tiers ne pourront non plus faire des affaires avec elles sous peine d'être placées sur liste noire aux Etats-Unis. Parmi les personnes ciblées par les nouvelles sanctions, figure l'homme d'affaires iranien Abdollah Asgharzadeh. Le Trésor l'identifie comme proche du groupe industriel Shahid Hemmat, filiale selon Washington d'un organisme iranien chargé du programme de missiles balistiques. Quelques heures avant l'annonce de ces sanctions, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, avait déclaré que la république islamique était "indifférente aux menaces" américaines de représailles. L'Iran, qui s'est engagé par l'accord de 2015 à ne jamais mettre au point ou acquérir l'arme atomique, soutient que ses essais balistique sont pleinement conformes à ses obligations et ajoute que ses missiles ne sont pas conçus pour emporter des ogives nucléaires. (avec Timothy Ahmann et Eric Beech à Washington et Parisa Hafezi à Ankara; Gilles Trequesser et Henri-Pierre André pour le service français)