Publicité

Les Etats-Unis durcissent leur programme d'exemption de visa

Les Etats-Unis ont annoncé vendredi une modification de leur Programme d'exemption de visa (PEV), qui concerne 38 pays dont la France, pour y ajouter de nouvelles exigences en matière de lutte contre le terrorisme. /Photo prise le 7 novembre 2017/REUTERS/Jonathan Bachman

WASHINGTON (Reuters) - Les Etats-Unis ont annoncé vendredi une modification de leur Programme d'exemption de visa (PEV), qui concerne 38 pays dont la France, pour y ajouter de nouvelles exigences en matière de lutte contre le terrorisme.

Le programme permet aux citoyens des 38 pays concernés - majoritairement ceux d'Europe - de séjourner sans visa aux Etats-Unis pendant 90 jours en effectuant au préalable une demande électronique d'autorisation de voyage (ESTA en anglais).

Avec les changements apportés vendredi au PEV, les pays doivent désormais filtrer les voyageurs qui passent leurs frontières en provenance d'un pays tiers en utilisant les informations fournies par les services américains de lutte contre le terrorisme.

Selon un représentant de l'administration US, de nombreux pays concernés par le PEV effectuent déjà cette démarche.

Une autre modification apportée vendredi concerne les conséquences des dépassements de la durée de séjour autorisée.

Les pays dont les ressortissants prolongent de plus de 2% leur séjour au-delà du délai autorisé sont contraints de mettre en place des campagnes de sensibilisation contre les séjours illicites, en rappelant les sanctions possibles telles que la fin d'autorisation des voyages sans visa.

D'après un rapport du Département américain de la sécurité intérieure, plusieurs pays membres du PEV présentaient à l'issue de l'année civile 2016 des taux de dépassements supérieurs à 2% : la Grèce, la Hongrie, le Portugal et Saint Marin.

Le taux moyen de dépassement est de 0,68% pour l'ensemble des pays du PEV.

L'administration américaine va par ailleurs commencer à évaluer les mesures de protection prises par les pays vis-à-vis de ce qu'elle appelle "les menaces intérieures" à leurs aéroports, notamment en ce qui concerne les vols directs pour les Etats-Unis.

Ces mesures visent à vérifier qu'aucun employé d'aéroport ou de services aéroportuaires n'est "corrompu" et ne représente une menace pour la sécurité.

Dès son arrivée à la présidence américaine, Donald Trump a pris des mesures restrictives concernant l'immigration en mettant en avant des raisons de sécurité.

Le département d'Etat américain a annoncé la semaine dernière avoir commencé à appliquer dans la totalité le décret anti-immigration de Trump qui restreint l'accès au territoire américain aux ressortissants de six pays à majorité musulmane.

(Yeganeh Torbati; Jean Terzian pour le service français, édité par Danielle Rouquié)