Les Etats-Unis approuvent la réélection du président hondurien

Les Etats-Unis ont approuvé vendredi la réélection du président hondurien Juan Orlando Hernandez (photo), qui a été déclaré vainqueur de l'élection du 26 novembre dimanche dernier malgré des accusations de fraude émises par l'opposition. /Photo prise le 21 décembre 2017/REUTERS/Jorge Cabrera

WASHINGTON (Reuters) - Les Etats-Unis ont approuvé vendredi la réélection du président hondurien Juan Orlando Hernandez, qui a été déclaré vainqueur de l'élection du 26 novembre dimanche dernier malgré des accusations de fraude émises par l'opposition.

Le quitus donné par Washington, qui fait suite au soutien annoncé par le Mexique et d'autres pays d'Amérique latine, a conduit le rival malheureux d'Hernandez, le candidat de centre gauche Salvador Nasralla, à annoncer qu'il se retirait de la course. C'est "une cause perdue", a dit cette vedette de la télévision.

Hernandez, considéré comme un allié fiable des Etats-Unis, a officiellement été déclaré réélu dimanche dernier avec un très faible écart de voix après trois semaines de tensions et de manifestations dans le pays. [nL8N1OI05Y]

Le décompte des voix avait dans un premier temps été favorable à Nasralla pour, au bout de 36 heures, tourner en faveur de Hernandez.

"La situation est pratiquement décidée", a déclaré Nasralla dans un entretien à la chaîne de télévision France 24. "Je n'ai plus rien à faire en politique, mais le peuple, qui est en ma faveur à 80%, continuera le combat."

Le département d'Etat américain a félicité Hernandez tout en soulignant que le Honduras devait poursuivre "sur le long terme ses efforts pour régler les dissensions politiques dans le pays et adopter des réformes électorales indispensables."

Les rues de Tegucigalpa, la capitale hondurienne, et des autres grandes villes étaient plutôt calmes vendredi. Les affrontements du milieu de semaine ont fait une trentaine de morts, selon l'association de défense des droits de l'homme, Cofadeh.

Nasralla, qui était soutenu par l'ancien président de gauche Manuel Zelaya évincé du pouvoir en 2009 après avoir proposé un référendum pour sa réélection, s'était rendu en début de semaine à Washington et avait demandé à l'administration américaine de ne pas reconnaître la réélection de Hernandez. [nL8N1OJ4MU]

Tout en ayant déclaré la fin de sa carrière politique, Nasralla estime qu'il est le vainqueur du référendum.

"L'Organisation des Etats américains (OEA) a clairement dit qu'il s'agissait d'une fraude monumentale", a déclaré Nasralla.

"Sur le plan national, c'est une cause perdue, a-t-il dit à Reuters. "Mais, sur le plan international, nous sommes persuadés que l'OEA, qui comprend la grande fraude qu'il y a eue au Honduras, va agir pour qu'il y ait de nouvelles élections."

Pour lui, la décision des Etats-Unis d'adouber Hernandez s'explique par la crainte de Washington de voir arriver au pouvoir au Honduras un gouvernement de gauche.

"Ils ont peur de perdre le Honduras", a déclaré Nasralla à une chaîne de télévision hondurienne.

(Susan Heavey et Gustavo Palencia; Jean Terzian et Danielle Rouquié pour le service français)