Les entreprises françaises pas prêtes pour un "Brexit dur", dit Medef

Les entreprises françaises qui exportent outre-Manche ne sont pas prêtes pour affronter un "Brexit dur", a déclaré jeudi le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux (photo), à un mois et demi de la date prévue de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. /Photo prise le 29 août 2018/REUTERS/Benoît Tessier

PARIS (Reuters) - Les entreprises françaises qui exportent outre-Manche ne sont pas prêtes pour affronter un "Brexit dur", a déclaré jeudi le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, à un mois et demi de la date prévue de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

"J'étais à Londres deux jours, jeudi et vendredi", a dit le leader de l'organisation patronale française sur France Inter. "Quelques grandes entreprises sont prêtes mais la grande majorité des entreprises qui exportent, il y en a 30.000, ne sont pas prêtes, parce que c'est très compliqué d'être prêts".

"On a pendant 30 ans fait des règlements avec les Anglais, donc c'est secteur par secteur, entreprise par entreprise, qu'il faut être prêt, donc on ne sera pas prêts le 30 mars s'il y a un Brexit dur", a-t-il ajouté.

La perspective d'un "Brexit dur" - sortie sans accord - fin mars s'est précisée le 15 janvier avec le rejet massif par la Chambre des communes de l'accord conclu entre la Première ministre britannique Theresa May et l'Union européenne à l'automne dernier.

Face à cette possibilité "de moins en moins improbable", les autorités françaises ont déclenché le 17 janvier un plan d'urgence, préparé depuis avril 2018, afin de préserver "les intérêts" des entreprises et des citoyens français.

Au total, cinq ordonnances ont été ou vont être adoptées pour s'y préparer et 50 millions d'euros vont être investis dans les ports et aéroports, les lieux les plus concernés par les modifications à apporter en cas de "Brexit dur".

Fin novembre, lors d'une audition devant la Commission spéciale Brexit de l'Assemblée nationale, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin avait jugé "urgent que le monde des affaires" se rende compte "qu'il se peut qu'il y ait un Brexit et que ce Brexit soit dur".

"J'ai même l'impression, pour la première fois dans ma vie de ministre, que l'administration est prête avant le monde de l'entreprise", avait-il souligné.

(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)