Les détentions administratives d'Israéliens désormais autorisées

JERUSALEM (Reuters) - Le cabinet de sécurité du gouvernement israélien a autorisé dimanche les détentions sans procès d'auteurs présumés d'attaques et de violences contre les Palestiniens. Cette décision répond à l'émoi et à la colère provoqués par la mort d'un bébé palestinien de dix-huit mois brûlé vif vendredi dans l'incendie criminel de la maison de sa famille, en Cisjordanie. Les "détentions administratives", étendues désormais aux Israéliens, étaient jusqu'à présent utilisées fréquemment contre des militants palestiniens présumés. Mais l'attaque de vendredi, dans laquelle les parents et un frère du petit garçon ont été grièvement blessés, a provoqué l'effroi. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dénoncé un acte "terroriste". Aucune revendication n'est parvenue après l'incendie criminel de la maison de Douma, un village cisjordanien. Mais une inscription signifiant "vengeance" en hébreu a été tracée sur les lieux, orientant l'enquête vers la mouvance d'extrémistes juifs qui s'en sont pris par le passé à des arabes, des chrétiens, des militants pacifistes ou des sites militaires. L'absence d'arrestations, plus de quarante-huit heures après les faits, a cependant conduit certains commentateurs israéliens à s'interroger sur la réalité de la détermination affichée par les autorités. Dans un communiqué, le cabinet de sécurité de Netanyahu, qui regroupe plusieurs ministres de haut rang, promet également de "prendre toutes les mesures nécessaires pour traduire en justice les responsables et empêcher que de telles attaques ne se reproduisent à l'avenir". (Dan Williams; Henri-Pierre André pour le service français)