Les députés iraniens veulent limiter les inspections de l'AIEA

Les députés iraniens ont adopté mardi un projet de loi interdisant l'accès des sites militaires et scientifiques aux inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique, ce qui pourrait nuire aux négociations internationales sur le programme nucléaire de Téhéran censées aboutir à la fin du mois. /Photo d'archives/REUTERS/Raheb Homavandi

ANKARA (Reuters) - Le parlement iranien a adopté mardi un projet de loi interdisant l'accès des sites militaires et scientifiques aux inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), ce qui pourrait nuire aux négociations internationales sur le programme nucléaire de Téhéran censées aboutir à la fin du mois. La France, qui a adopté une attitude plus ferme que ses partenaires du P5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Russie et Chine), réclame un accès illimité aux sites militaires. Le texte approuvé mardi par 214 des 244 élus du Majlis n'autorise les inspecteurs qu'à visiter les sites nucléaires concernés par les accords conclus avec l'AIEA, selon la télévision publique. Il "interdit l'inspection des sites militaires, sécuritaires et non nucléaires, ainsi que l'accès aux documents et aux scientifiques. Le gouvernement doit veiller aux droits et aux réussites nucléaires de l'Iran. Tout accord avec les grandes puissances doit être approuvé par le Parlement". Mohammad Baqer Nobakht, porte-parole du gouvernement cité par l'agence de presse officielle Irna, a toutefois jugé cette disposition "inconstitutionnelle", dans la mesure ou la défense et la sécurité nationales ne relèvent pas du Parlement. Le projet de loi, qui impose en outre au ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif d'informer le Majlis tous les six mois de la mise en oeuvre de l'accord, doit encore être soumis au Conseil des gardiens, instance non élue proche de l'ayatollah Khamenei, guide suprême de la Révolution. (Parisa Hafezi, Jean-Philippe Lefief pour le service français)