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Les députés enquêtent sur les pratiques des distributeurs

La commission, dont les membres devront être nommés d'ici jeudi après-midi, se penchera notamment sur le rôle et l'influence des centrales d'achat mises en place par les Auchan, Carrefour et autres Casino pour négocier leurs prix avec les agriculteurs, éleveurs et producteurs en général. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - Une commission d'enquête sur les pratiques de la grande distribution française dans ses relations commerciales avec ses fournisseurs a été créée mardi par les députés.

La commission, dont les membres devront être nommés d'ici jeudi après-midi, se penchera notamment sur le rôle et l'influence des centrales d'achat mises en place par les Auchan, Carrefour et autres Casino pour négocier leurs prix avec les agriculteurs, éleveurs et producteurs en général.

Le gouvernement a certes fait voter une loi pour rééquilibrer les relations entre producteurs agricoles et distributeurs au bénéfice des premiers, la loi Egalim du 30 octobre dernier, mais force est de constater que les distributeurs restent en position de force dans leurs négociations avec leurs fournisseurs pour imposer leurs prix, ont souligné les députés qui sont intervenus mardi pour prôner la constitution de la commission d'enquête.

Lors des négociations commerciales en cours entre producteurs et distributeurs, il semble que, mis à part les producteurs du secteur laitier, les autres agriculteurs ont du mal à obtenir une revalorisation de leurs prix de vente.

Quant au relèvement de 10% du seuil de revente à perte des grandes surfaces prévu par la loi Egalim, il augmente le prix de vente au consommateur, mais n'oblige pas les grandes surfaces à reverser la marge gagnée aux producteurs, a souligné la députée non inscrite Emmanuelle Ménard.

En outre, la guerre de prix atteint désormais des agriculteurs qui étaient jusqu'ici épargnés, comme les producteurs bio. Certains d'entre eux se voient réclamer une baisse de tarifs "avant toute discussion", a déclaré la députée La République en marche Laurence Maillart-Méhaignerie.

Les soupçons de pratiques contraires à la loi de la part des distributeurs ont été renforcés par la demande du ministère de l'Economie d'une sanction de plus de 100 millions d'euros contre le groupe indépendant Leclerc pour avoir imposé à ses fournisseurs des remises contraires aux dispositions du code de commerce.

(Danielle Rouquié, édité par Jean-Philippe Lefief)