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Birmanie: Guterres appelle à éviter une catastrophe humanitaire

À Maungdaw en Birmanie. Les combats qui ont éclaté la semaine dernière dans l'ouest de la Birmanie entre des rebelles appartenant à la minorité rohingya et les forces de sécurité ont fait près de 400 morts. /Photo prise le 31 août 2017/REUTERS/Soe Zeya Tun

NEW YORK/COX'S BAZAR, Bangladesh (Reuters) - Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé vendredi les parties en conflit à la retenue dans l'Etat d'Arakan en Birmanie, afin d'éviter une catastrophe humanitaire après les violences qui ont fait près de 400 morts. "Le secrétaire général est vivement préoccupé par les informations faisant état d'excès commis durant les opérations de sécurité menées par les forces de sécurité de l'Etat d'Arakan en Birmanie, et il appelle à la retenue et au calme pour éviter une catastrophe humanitaire", a-t-il dit dans un communiqué. Les combats qui ont éclaté la semaine dernière dans l'ouest de la Birmanie entre des rebelles appartenant à la minorité rohingya et les forces de sécurité ont fait près de 400 morts, a-t-on déclaré vendredi de sources gouvernementales sur place. Ces violences sont probablement les plus meurtrières depuis des décennies pour les Rohingya, une minorité musulmane dans un pays majoritairement bouddhiste. Environ 38.000 personnes ont parallèlement trouvé refuge ces derniers jours au Bangladesh voisin, évalue-t-on de sources au sein des Nations unies. L'armée dit mener des opérations contre ce qu'elle qualifie de "terroristes extrémistes", tout en protégeant les populations civiles. Les Rohingya fuyant vers le Bangladesh rejettent cette version et parlent d'une campagne de meurtres délibérés et d'incendies volontaires destinés à les chasser du pays. DIZAINES DE CORPS RETROUVÉS Le nouveau cycle de violences a débuté avec des attaques lancées le 25 août par des insurgés contre une trentaine de postes de police et une base de l'armée. Les affrontements et la répression qui a suivi ont fait 370 morts environ parmi les rebelles et 13 autres parmi les forces de sécurité, selon deux responsables gouvernementaux. Quatorze civils ont également été tués, a déclaré jeudi l'armée birmane. La situation s'est brutalement aggravée mais, en réalité, les violences couvent depuis le mois d'octobre 2016, lorsque des attaques du même genre mais de moindre importance menées par des rebelles ont déclenché une riposte militaire. Le sort réservé aux quelque 1,1 million de Rohingya est devenu l'un des principaux défis lancés à Aung San Suu Kyi, qui exerce de facto les fonctions de chef du gouvernement birman depuis près d'un an et demi. Les membres de cette minorité établie dans l'Etat d'Arakan ne peuvent obtenir la nationalité birmane et leurs déplacements sont soumis à de sévères restrictions. Nombre de bouddhistes birmans les considèrent comme des immigrants illégaux venus du Bangladesh. Ils fuient la Birmanie depuis le début des années 1990, notamment par la mer. Ces derniers jours, les autorités bangladaises ont découvert des dizaines de corps le long des côtes du pays. (Bureau de Reuters au Bangladesh, Simon Carraud et Eric Faye pour le service français)