Cinq salariés d'Air France jugés le 2 décembre pour violences

Les cinq salariés d'Air France en garde à vue depuis lundi dans l'enquête sur les violences du 5 octobre dernier ont été déférés mardi après-midi devant le parquet de Bobigny. Ils devraient être jugés à une date ultérieure pour des faits de violences en réunion. /Photo d'archives/REUTERS/Jacky Naegelen

PARIS (Reuters) - Cinq salariés d'Air France soupçonnés d'être les auteurs des violences qui ont émaillé la réunion du comité central d'entreprise (CCE) du 5 octobre dernier seront jugés pour violences en réunion devant le tribunal correctionnel de Bobigny le 2 décembre prochain. A l'issue de leurs gardes à vue, prolongées mardi matin, ils ont été déférés devant un magistrat du parquet, qui leur a remis cette convocation par procès-verbal pour comparaître devant le tribunal correctionnel de Bobigny. "Les investigations diligentées sous la direction du parquet de Bobigny ont permis d'identifier les auteurs des violences et des dégradations et le rôle de chacun dans le déroulement des faits", écrit le secrétaire général du parquet dans un communiqué. Ils seront jugés pour des faits "de violences en réunion ayant entraîné une interruption de temps de travail n'excédant pas huit jours", ajoute-t-il. Les cinq mis en cause encourent jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. Un sixième salarié, interpellé lundi, a quant à lui été "rapidement mis hors de cause" et libéré plus tard dans la journée. Un porte-parole d'Air France s'est refusé à tout commentaire. Le parquet de Bobigny a ouvert le 6 octobre dernier une enquête pour dégradations, entrave au fonctionnement du comité central d'entreprise (CCE) et violences en réunion, après le dépôt de cinq plaintes par des cadres de l'entreprise et de neuf plaintes par des agents de sécurité. La Police aux frontières a été saisie de cette enquête. Le directeur des ressources humaines d'Air France, Xavier Broseta, et un responsable de l'activité long-courrier, Pierre Plissonnier, avaient été pris à partie le 5 octobre par des salariés lors de la réunion du CCE, après l'annonce de 2.900 suppressions de postes dans le cadre d'un "plan B" consécutif à l'échec des négociations avec les personnels navigants. Trois autres cadres d'Air France avaient été molestés et deux vigiles blessés. L'interpellation des salariés soupçonnés d'être les auteurs des violences, tôt lundi matin à leur domicile, a été vivement critiquée par plusieurs syndicats et hommes politiques de la gauche de la gauche. (Chine Labbé, avec Cyril Altmeyer, édité par Yves Clarisse)