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Les Bourses restent nerveuses, les taux longs montent encore

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes restent nerveuses vendredi à mi-séance après le net repli de la veille et Wall Street est attendue en baisse à l'ouverture tandis que sur le marché obligataire, le mouvement de correction se poursuit sur les taux longs en Europe après leur récent repli lié aux annonces fin octobre de la Banque centrale européenne (BCE).

À Paris, le CAC 40 perd 0,34% à 5.389,14 points à 11h45 GMT. À Francfort, le Dax est quasiment inchangé (-0,08%) et à Londres, le FTSE recule de 0,29%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,17%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,28% et le Stoxx 600 de 0,18%.

Paris et Francfort ont cédé plus de 1% jeudi, Londres 0,61% et Wall Street a également terminé dans le rouge, un recul lié à la fois à des interrogations sur l'évolution de la politique monétaire de la BCE, qui ont favorisé la remontée des rendements obligataires, et aux doutes sur la réforme fiscale américaine.

Un brusque repli du Nikkei, qui a brutalement décroché jeudi en séance, a également contribué au repli des indices en Europe comme aux Etats-Unis. L'indice japonais a de nouveau fléchi vendredi, de 0,82%.

"Les actions en Europe sont légèrement dans le rouge avec des traders toujours nerveux après le recul d'hier (jeudi)", explique David Madden (CMC Markets). "Le Nikkei 225 a encore terminé en baisse et comme cela avait été à l'origine de la chute d'hier, les investisseurs ont peur de revenir à l'achat sur le marché."

Les contrats à terme sur les indices de Wall Street signalent une ouverture en baisse de 0,2 à 0,4%.

LES RENDEMENTS REBONDISSENT

Sur le marché obligataire, la tendance reste au rebond des rendements des emprunts d'Etat, en particulier sur le dix ans allemand qui se rapproche du seuil de 0,4%.

"Du côté des taux longs, le repli dans le sillage du dernier Conseil des gouverneurs de la BCE pouvait légitiment paraître excessif. La correction était attendue", relèvent les gérants de LBPAM.

Le marché obligataire européen réagit aussi à la remontée des anticipations d'inflation en zone euro, pointe pour sa part Alexandre Baradez, analyste marchés chez IG.

Les swaps d'inflation à cinq ans dans cinq ans, une mesure des anticipations de hausse de prix à moyen terme, sont remontés à 1,68%, un plus haut depuis mars.

Aux valeurs en Europe, Allianz gagne 0,85%, l'une des plus fortes hausses de l'indice EuroStoxx 50, l'annonce d'un plan de rachats d'actions de deux milliards d'euros étant bien accueillie après un trimestre plombé par les catastrophes naturelles.

ArcelorMittal prend 3,78%, de loin la plus forte hausse du CAC 40, après des trimestriels conformes aux attentes et la confiance affichée par le sidérurgiste pour 2018.

ALTICE ENCORE À LA PEINE

Parmi les autres valeurs entourées après leurs résultats, Spie prend 6,73%, en tête du SBF 120 à Paris.

A l'opposé, la baisse la plus spectaculaire affecte le groupe italien d'aéronautique et de défense Leonardo, qui chute de 20,48% après avoir réduit ses prévisions pour prendre en compte les difficultés de son activité d'hélicoptères.

A Paris, Vallourec perd 6,64%, l'un des plus forts replis du SBF 120, en dépit d'une amélioration des résultats du groupe de services pétroliers au troisième trimestre et du relèvement de sa prévision de résultat brut d'exploitation.

A la baisse également, Altice, maison-mère de l'opérateur télécoms SFR, perd encore 4,36% au lendemain de l'annonce de la démission du directeur général Michel Combes et du retour aux commandes du fondateur Patrick Drahi, une réorganisation pourtant destinée à apaiser les inquiétudes des investisseurs après la chute récente du cours de Bourse.

Sur le marché des changes, le dollar est reparti légèrement à la hausse face à un panier de devises de référence grâce à la remontée des rendements des Treasuries mais il reste en passe d'enregistrer sa plus forte baisse hebdomadaire en quatre semaines.

Le billet vert continue de souffrir des doutes sur l'avenir du projet de réforme fiscale aux Etats-Unis, alimentés jeudi par la présentation de la version sénatoriale du texte, qui met en évidence des divergences non négligeables avec celle de la Chambre des représentants, notamment en ce qui concerne l'abaissement du taux de l'impôt sur les sociétés et le rapatriement des liquidités détenues à l'étranger par les multinationales.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut sont quasiment stables, autour de 64 dollars le baril pour le Brent et de 57 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI).

L'or, lui, cède un peu de terrain et revient sous les 1.285 dollars l'once mais reste proche du plus haut de trois semaines touché jeudi dans un climat général marqué par un regain d'aversion au risque.

(édité par Blandine Hénault)