Les Bourses restent calmes malgré le blocage politique allemand

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en hausse modérée lundi à mi-séance et Wall Street est attendue sur une note stable, les investisseurs réagissant calmement à l'échec des négociations en vue de la formation d'un gouvernement en Allemagne.

Les Bourses en Europe ont ouvert en repli avant de se retourner à la hausse et l'euro, qui avait cédé du terrain face aux autres grandes devises, s'équilibre face au dollar vers 11h55 GMT.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,25% à 5.332,5 points. À Francfort, le Dax prend 0,21% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,11%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,33%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,23% et le Stoxx 600 de 0,34%.

Les contrats à terme sur les indices de la Bourse de New York signalent une ouverture sans grand changement pour une séance qui s'annonce paisible avec aucun indicateur américain majeur à l'agenda.

En Europe, Angela Merkel a constaté dans la nuit l'échec des discussions engagées pour tenter de former une coalition gouvernementale avec les libéraux du FDP et les écologistes, après les élections du 24 septembre.

La chancelière, en lice pour un quatrième mandat, doit désormais rencontrer le président de la République fédérale, Frank-Walter Steinmeier, et deux hypothèses prédominent: celle d'une coalition minoritaire et celle de nouvelles élections début 2018.

Le président allemand doit faire une déclaration à la presse à 13h30 GMT.

ALTICE REPART

"Les marchés sont très sereins", constate Alexandre Neuvy, directeur de la gestion privée chez Amplegest. "Le risque politique en Europe avait disparu et manifestement, il ne revient pas encore. Le marché pense visiblement qu'Angela Merkel mettra de l'eau dans son vin et que les Allemands réussiront à s'entendre pour former une coalition."

Après être tombé jusqu'à 1,1720 dollar dans les échanges en Asie, l'euro ne cède plus que 0,1% face au billet vert, autour de 1,1780.

En Bourse, presque tous les indices sectoriels européens sont dans le vert, à commencer par l'automobile (+1,26%) et les télécoms (+0,83%).

La plus forte hausse de l'indice parisien est pour Renault, qui gagne 2,05% après avoir annoncé la signature d'un accord-cadre avec Al-Futtaim pour fabriquer et distribuer des véhicules du groupe au losange au Pakistan, un marché dont il était absent.

A Amsterdam, Altice, dont le cours de Bourse s'était effondré de près de 50% depuis début novembre, reprend 7,8%, la plus forte hausse du Stoxx 600, après avoir exclu tout appel au marché et promis des cessions d'actifs pour se désendetter dans le courant du premier semestre 2018.

Autre valeur entourée, Roche grimpe de 5,61% après l'annonce du succès d'essais cliniques de traitements du cancer du poumon et de l'hémophilie.

Toujours dans le secteur de la pharmacie, le français DBV Technologies bondit de 10,22%, en tête du SBF 120, en réaction à la publication de premiers résultats positifs d'un essai clinique de phase III sur son traitement Viaskin Peanut contre les allergies à l'arachide.

DRAGHI VA PARLER

Les investisseurs européens attendent l'audition, à 14h00 GMT, de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), au Parlement européen, ainsi que les choix des ministres européens sur la relocalisation de l'Autorité bancaire européenne (EBA) et de l'Agence européenne du médicament (EMA), deux des premières décisions importantes liées au Brexit.

Aux Etats-Unis, la semaine qui commence sera écourtée en Bourse par la fête de Thanksgiving, puisque Wall Street sera fermée jeudi et ne rouvrira que pour une demi-séance le lendemain. Les marchés restent à l'affût de tout nouveau développement sur le projet de réforme fiscale. Si la Chambre des représentants a voté sa propre version, le Sénat ne s'est pas encore prononcé sur la sienne, sans parler d'un texte de compromis.

Sur le marché des emprunts d'Etat, le rendement des obligations allemandes à dix ans est redescendu brièvement à 0,353% avant de se stabiliser autour de 0,365%, le taux des Treasuries de même échéance reculant pour sa part très légèrement, autour de 2,345%.

Sur le front du pétrole, les cours du baril sont orientés à la baisse, autour de 62,20 dollars pour le Brent de la mer du Nord et de 56,35 dollars pour le brut texan.

Le marché pétrolier est hésitant et risque de le rester jusqu'au 30 novembre, date de la réunion ministérielle de l'Opep à Vienne, au cours de laquelle les pays du cartel et d'autres grands producteurs débattront de la prolongation de l'accord d'encadrement des pompages pour soutenir les cours.

(édité par Blandine Hénault)