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Les Bourses rassurées sur le Brexit, la Chine et les banques

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes sont en nette hausse vendredi à mi-séance et Wall Street est attendue dans le vert, les marchés actions profitant d'une conjonction de facteurs favorables avec en tête l'accord conclu entre le Royaume-Uni et l'Union européenne pour ouvrir la seconde phase des négociations sur le Brexit.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,5% à 5.410,69 points à 11h47 GMT. À Francfort, le Dax prend 1,19% et à Londres, le FTSE 100, freiné par le bond de la livre sterling, avance de 0,35%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,85%, tout comme l'EuroStoxx 50 de la zone euro et le Stoxx 600.

Les investisseurs saluent aussi les chiffres meilleurs qu'attendu du commerce extérieur chinois et la révision à la hausse de la croissance japonaise, ainsi que les nouvelles normes de solvabilité bancaires dévoilées jeudi soir, qui contribuent à la progression marquée des valeurs bancaires.

Les heures à venir seront en outre animées par le rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis, d'autant plus attendu qu'il est publié à moins d'une semaine de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale. Les économistes s'attendent à un ralentissement des créations de postes mais à une stabilité du taux de chômage et à une reprise de la hausse des salaires.

Les futures sur indices new-yorkais préfigurent une ouverture de Wall Street en légère hausse.

LE RISQUE D'UN BREXIT SANS ACCORD SE RÉDUIT

Sur le marché des devises, le sterling est stable face au dollar mais prend environ 0,3% face à l'euro, contre lequel il a touché un plus haut de six mois en réaction à l'accord conclu entre Londres et Bruxelles.

Cet accord prend acte de "progrès suffisants" dans les discussions engagées depuis plusieurs mois sur les conditions financières de la sortie du Royaume-Uni de l'Union, le statut des expatriés et les moyens d'éviter le rétablissement d'une frontière effective en Irlande.

"Si le fait de se mettre d'accord sur la facture du divorce a peu d'importance du point de vue économique pour le cours du sterling, la signification politique des progrès dans les discussions sur le Brexit est assez profonde", estime Viraj Patel, responsable de la stratégie taux d'ING.

"Cela réduit le risque extrême d'un scénario sans accord et d'une rupture complète des négociations."

Si le soulagement général profite à l'ensemble des secteurs, le compartiment bancaire se distingue avec un bond de 2,74% pour l'indice sectoriel Stoxx, également porté par l'annonce jeudi d'un accord sur les normes de solvabilité "Bâle III", dont l'entrée en vigueur sera progressive sur les dix prochaines années.

Sept des dix plus fortes hausses de l'EuroStoxx 50 sont des valeurs bancaires et à Paris, Société générale (+4,42%), Crédit agricole (+3,86%) et BNP Paribas (+3,63%) occupent le podium du CAC.

LE DOLLAR S'APPRÉCIE, LE "SHUTDOWN" ÉVITÉ

Les marchés actions européens emboîtent ainsi aisément le pas aux places asiatiques: la Bourse de Tokyo a fini sur un gain de 1,39% après la révision à la hausse du produit intérieur brut (PIB) du trimestre juillet-septembre, à 2,5% en rythme annualisé contre 1,4% en première estimation, et en Chine, l'indice CSI 300 des principales capitalisations a pris 0,82% après l'annonce d'une accélération des exportations comme des importations en octobre, qui éloigne au moins provisoirement les craintes d'un ralentissement de la croissance.

La vigueur de la demande chinoise profite en premier lieu aux matières premières: l'indice Stoxx du secteur gagne 1,29% et sur le marché pétrolier, le baril est en hausse d'environ 0,7%, réduisant les pertes subies depuis le début de la semaine.

Dernier facteur jugé positif: le vote jeudi par le Congrès américain d'une prolongation du financement de l'Etat fédéral, qui évite ainsi un possible "shutdown", la fermeture des administrations publiques faute de crédits.

Le dollar en bénéficie et s'apprécie de 0,24% face à un panier de devises de référence, au plus haut depuis le 21 novembre. L'euro revient ainsi sous 1,1740 dollar.

(Avec Abhinav Ramnarayan à Londres,; édité par Blandine Hénault)