Les Bourses optent pour la prudence avant la Fed et la BCE

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé sur de faibles variations mercredi au terme d'une séance marquée par la prudence des intervenants à quelques heures des décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale et de la Banque centrale européenne (BCE).

À Paris, le CAC 40 a terminé quasiment stable (-0,01%) à 5.452,73 points. Le Footsie britannique a fini inchangé et le Dax allemand a pris 0,38%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,11% et le FTSEurofirst 300 a progressé de 0,19%, tout comme le Stoxx 600.

A l'heure de la clôture en Europe, la Bourse de New-York évolue également sans grand changement, le S&P 500 affichant un modeste gain de 0,1%.

Selon le baromètre FedWatch de CME Group, les investisseurs estiment à plus de 96% la probabilité d'une hausse d'un quart de point de l'objectif de taux des "fed funds" pour la porter à 1,75%-2% à l'issue de la réunion de politique monétaire de la Fed.

Les investisseurs surveilleront surtout les "dot plots", la synthèse des anticipations des membres du FOMC en matière d'évolution des taux, et guetteront dans la formulation du communiqué et les propos de Jerome Powell d'éventuels indices sur la possibilité de quatre hausses de taux au total cette année, au lieu des trois attendues initialement.

Les opérateurs de marché sont plus partagés concernant d'éventuelles annonces, jeudi, de la BCE sur le calendrier de l'arrêt du programme d'assouplissement quantitatif (QE) de la banque centrale.

Les analystes de Bank of America-Merrill Lynch s'attendent à ce que l'institution de Francfort annonce la fin de son QE en décembre, avant une première hausse du taux de dépôt en septembre 2019. Ceux de Goldman Sachs estiment à l'inverse que la BCE devrait s'abstenir de toute annonce concrète sur son QE afin de garder toutes les options ouvertes.

TAUX ET CHANGES VARIENT PEU

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à court et long terme varie peu en dépit de la hausse des taux attendue de façon imminente et de l'annonce d'une hausse plus forte que prévu des prix à la production aux Etats-Unis.

Les rendements européens sont pour leur part orientés à la baisse, celui du Bund allemand à dix ans revenant à 0,483%.

Le repli a été plus marqué encore sur les taux des pays dits périphériques de la zone euro, comme le Portugal et l'Italie, après les déclarations jugées rassurantes du ministre des Affaires européennes Paolo Savona selon lesquelles l'euro est "indispensable".

La devise unique s'apprécie de 0,32% face au dollar à 1,178 et l'indice dollar, qui mesure l'évolution de la devise américaine face à un panier de devises de référence, est reparti à la baisse (-0,2%) après avoir brièvement réduit ses pertes à la publication des prix américains à la production.

Parmi les forts replis sectoriels en Europe, le compartiment du pétrole et du gaz a perdu 0,81%, n'ayant pas profité en fin de séance du rebond des cours du brut après l'annonce d'une baisse plus forte que prévu des stocks hebdomadaires aux Etats-Unis.

Les prix du pétrole avaient souffert plus tôt dans la journée d'une information selon laquelle la Russie va proposer à tous les pays faisant partie de l'accord de limitation de l'offre mondiale de pétrole d'augmenter leur production proportionnellement à leurs quotas.

ADYEN S'ENVOLE POUR SON PREMIER JOUR

La tendance en Europe a principalement été portée par les valeurs technologiques dont l'indice Stoxx a pris 1,7% avec l'envol du groupe néerlandais de services de gestion des paiements Adyen, dont le titre a clôturé sur un bond de 89,58% pour son premier jour de cotation.

La capitalisation boursière d'Adyen est ainsi passée de 7,1 milliards à 13,4 milliards d'euros, après avoir dépassé 14 milliards en cours de séance.

Cette envolée a favorisé l'ensemble du secteur en Bourse : Ingenico a gagné 6,77% à Paris, l'allemand Wirecard s'est adjugé 3,66% et le suisse Temenos a grimpé de 2,75%.

STMicroelectronics a bondi de 4,42% pour signer la plus forte hausse du CAC 40.

De son côté, ADP a grimpé de 5,99% après l'annonce par le gouvernement de son intention de lancer dès que possible, soit en fin d'année ou début 2019, le désengagement de l'Etat du capital.

Parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600, le spécialiste suisse des instruments de chirurgie dentaire Straumann a gagné 5,86%, porté par un relèvement du conseil des analystes d'UBS à "achat" contre "neutre".

De son côté, Siemens a accéléré sa progression en début d'après-midi après des informations de Bloomberg indiquant que le groupe envisage de céder sa division de turbines à gaz. Le titre du géant industriel allemand a clôturé en hausse de 2,4%.

(Édité par Véronique Tison)