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Les Bourses mondiales auront du mal à renouveler les gains de 2017

par Karin Strohecker

LONDRES (Reuters) - Les Bourses mondiales poursuivront leur hausse en 2018 grâce aux solides perspectives de bénéfices dans le secteur des technologiques notamment, a estimé jeudi le responsable des investissements d'UBS Wealth Management qui a écarté toute idée d'une bulle spéculative sur les actions.

Mark Haefele a toutefois ajouté qu'il serait difficile pour les Bourses mondiales de renouveler la progression à deux chiffres de cette année et a dit s'attendre à une hausse comprise entre 5% et 10% l'année prochaine.

"Il y a beaucoup de discussions autour de la question de savoir si nous serions dans une bulle sur les actions. Je ne pense pas que ce soit le cas et pour plusieurs raisons", a-t-il déclaré à l'occasion du Sommet Reuters sur les Perspectives d'investissement 2018.

"La croissance mondiale relativement faible et des taux d'intérêt relativement bas peuvent perdurer encore quelques temps, et dans un environnement de reprise graduelle les actions peuvent avoir d'assez bonnes performances."

Les résultats solides des valeurs technologiques au troisième trimestre font que leur rallye pourrait se poursuivre encore quelques temps, a-t-il poursuivi. Mais il a prévenu que la forte hausse des marchés actions dans leur ensemble signifie que les bons résultats à venir ont été en partie déjà pris en compte.

"Ce sera difficile d'avoir des hausses (des indices) à deux chiffres", a-t-il dit, ajoutant que toute brusque hausse de l'inflation qui contraindrait la Réserve fédérale et d'autres banques centrales à relever leurs taux constituait le principal facteur de risque pour sa prévision d'une progression à un chiffre l'année prochaine.

L'indice MSCI World, qui retrace l'évolution des grandes capitalisations de 47 des principales économies mondiales, est en hausse de 17% depuis le début de l'année à la faveur d'une accélération de la croissance, de politiques monétaires toujours accommodantes et de la progression des résultats des entreprises.

Les trois principaux indices de Wall Street, le S&P 50, le Dow Jones et le Nasdaq Composite, ainsi que l'indice pan-européen FTSEurofirst 300, ont récemment inscrit des plus hauts tandis que le Nikkei 225 japonais est à un pic de 26 ans.

Mark Haefele a dit que la décision de la Grande-Bretagne de sortir de l'Union européenne (UE) et la dépréciation de la livre qui s'en est suivie avait poussé les clients d'UBS Wealth Management, l'un des premiers intervenants mondiaux de la gestion privée, à s'intéresser à l'immobilier britannique.

"Globalement, nos clients sont intéressés par l'immobilier en Grande-Bretagne avec une préférence pour le haut de gamme. S'il subit des dégagements, est-ce que ce ne serait pas le bon moment pour acheter?"

La livre, qui a absorbé une grande partie du choc initial lié au Brexit, apparaît sous-évaluée en termes de parité de pouvoir d'achat, a-t-il ajouté. Et il ne la voit pas baisser encore à court terme.

"Si vous pensez que la livre va rester relativement stable et qu'une partie de cette faiblesse a été prise en compte dans le FTSE, nous sommes sous-pondérés sur les actions britanniques par rapport à celles de la zone euro parce que la croissance des profits va aider l'Europe et que l'ajustement de la devise est probablement terminé pour la Grande-Bretagne."

Il a toutefois prévenu que la livre pourrait se déprécier encore en 2019 à l'approche de la sortie effective de la Grande-Bretagne de l'UE.

Il a estimé que l'Europe n'avait pas résolu ses problèmes de long terme mais que la solidité de la croissance lui donnait plus de temps pour le faire et que le Brexit avait renforcé la volonté de la France et de l'Allemagne de renforcer l'intégration européenne.

(Marc Joanny pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)