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Les Bourses européennes terminent en baisse

(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse lundi, pénalisées par le repli des valeurs bancaires et de celles liées aux matières premières en raison du regain d'aversion au risque provoqué par l'incapacité de Donald Trump à faire adopter par le Congrès américain son projet de réforme de l'assurance santé.

À Paris, le CAC 40 a fini sur un repli de 0,07% (3,47 points) à 5.017,43 points après un plus bas de séance à 4.975,09. Le Footsie britannique a cédé 0,59% et le Dax allemand 0,57%. L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,2%, le FTSEurofirst 300 de 0,43% et le Stoxx 600 de 0,4%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était elle aussi en repli, mais moins marqué qu'à l'ouverture: le Dow Jones perdait 0,31% et le Nasdaq 0,1% après avoir touché des plus bas de six semaines.

L'échec politique subi vendredi au Capitole par le président américain suscite des doutes sur sa capacité à tenir plusieurs autres de ses promesses de campagne, comme la réforme fiscale ou le plan d'investissement dans les infrastructures, qui ont alimenté la hausse des marchés actions et du dollar depuis son élection le 8 novembre.

"Reste à savoir si (la défaite sur l'Obamacare) se traduira par une correction ou si les traders sont disposés à attendre de voir si Trump aura plus de succès avec son prochain projet de loi", explique Markus Huber, trader chez City of London Markets.

Pour les analystes de Bank of America-Merrill Lynch, une réforme fiscale, "si elle était adoptée, pourrait être une version très édulcorée des propositions actuelles".

Logiquement, les secteurs les plus favorisés par la hausse des derniers mois ont figuré parmi les plus lourdement touchés par le repli général de ce lundi: l'indice Stoxx des ressources de base a ainsi perdu 3,26%, sa plus forte baisse en pourcentage en une séance depuis le 15 novembre. Celui des biens et services industriels a abandonné 0,92%, celui des banques 0,56%.

Plus forte baisse du CAC 40, le sidérurgiste ArcelorMittal a cédé 4,87%. Le groupe minier Antofagasta a reculé de 4,7% et le spécialiste des matériaux de construction CRH, lanterne rouge de l'EuroStoxx 50, 2,08%.

Du côté des banques, elles aussi pénalisées, Santander a perdu 0,88% et Société générale 0,39%. A New York, Goldman Sachs recule de 1,55%.

Sur le marché des changes, le regain d'aversion au risque nuit au dollar américain, qui cède 0,6% face à un panier de référence et a brièvement renvoyé l'euro à plus de 1,09 dollar pour la première fois depuis le 11 novembre.

La défiance vis-à-vis des actions et du billet vert a logiquement profité aux valeurs refuges avec à la clé un reflux des rendements des emprunts d'Etat, l'appréciation du yen et du franc suisse ou encore la hausse de l'or (+0,8%).

Le rendement des Treasuries à dix ans est par exemple tombé à 2,348%, son plus bas niveau depuis un mois, et en Europe, celui du dix ans français est revenu sous 1% selon les données Tradeweb.

Le pétrole, lui, ne bénéficie pas de la baisse du dollar et cède encore du terrain, faute de clarté sur la volonté de l'Opep de prolonger au-delà de juin l'accord de réduction de la production conclu en novembre.

Le Brent se traite sous 51 dollars le baril, le brut léger américain autour de 47,75 dollars.

(Marc Angrand, avec Jemima Kelly à Londres, édité par Véronique Tison)