Les Bourses européennes stables, peu sensibles à la réforme fiscale US

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent peu jeudi dans la matinée, en dépit de l'accès de faiblesse de l'euro et de la présentation du projet de réforme fiscale de Donald Trump.

Mercredi à Wall Street, l'indice Standard & Poor's 500 a inscrit un nouveau record en séance, les investisseurs ayant salué le projet de réforme des impôts, jugée encourageant pour les bénéfices des sociétés cotées, ainsi que des indicateurs américains meilleurs que prévu.

Mais l'enthousiasme des investisseurs américains ne s'est guère retrouvé en Asie, où les places boursières ont clôturé en ordre dispersé, et il ne dope pas non plus les indices européens à l'ouverture.

À Paris, l'indice CAC 40 est inchangé à 5.281,73 points à 10h09. À Francfort, le Dax gagne 0,17% mais à Londres, le FTSE perd 0,32%, pénalisé par le recul du secteur des matières premières.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,08% mais le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 se replient de 0,13%.

"Il y a plusieurs questions en suspens après la présentation de la réforme fiscale républicaine", observent les stratèges de Mirabaud Securities. "Qu'en est-il par exemple de la création d'une taxe exceptionnelle pour rapatrier les 2.600 milliards de dollars de bénéfice réalisés à l'étranger ?".

"La vigueur de l'opposition et les interrogations sur les moyens de financer ce big bang fiscal suscitent évidemment le scepticisme", indique pour sa part Tangi le Liboux, stratège chez Aurel BGC.

HAUSSE DU DOLLAR ET DES RENDEMENTS OBLIGATAIRES

Les espoirs de réforme fiscale ont néanmoins un effet sur les devises et le marché obligataire, déjà agités ces derniers jours par le renforcement des anticipations d'un relèvement de taux de la Réserve fédérale en décembre.

Le billet vert a atteint son plus haut niveau depuis un mois face à un panier de référence et l'euro se stabilise autour de 1,1750 dollar, après avoir touché un plus bas de six semaines à 1,1718. Le recul de la monnaie unique depuis le début de la semaine approche désormais 1,8%.

Quant au rendement des Treasuries à dix ans, il a atteint, à 2,346%, son plus haut niveau depuis la mi-juillet. Il évoluait encore un peu au-dessus de 2% au début du mois. Le rendement à deux ans américain, le plus sensible à l'évolution des taux, a parallèlement atteint un pic de neuf ans à 1,486%.

En Europe, le rendement à dix ans allemand gagne près de quatre points de base et a brièvement franchi le seuil de 0,5% pour la première fois depuis début août.

La hausse du dollar alimente les prises de profits sur le marché pétrolier : après son plus haut de 26 mois inscrit en début de semaine, le Brent recule vers 57,70 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) revient sur 52 dollars.

H&M PÈSE SUR LA DISTRIBUTION EN EUROPE

Aux valeurs en Europe, H&M chute de 6,52% après avoir prévenu d'un ralentissement de ses ventes à la fin septembre. Le distributeur suédois de prêt-à-porter entraîne à la baisse l'ensemble du secteur européen de la distribution, dont l'indice Stoxx 600 perd 1,18%.

A Paris, Orpea (-2,72%) accuse le plus fort repli du SBF 120, pénalisé par l'abaissement du conseil de Société Générale à "conserver" contre "acheter" auparavant.

A l'inverse, Coface bondit de 5,94% après avoir amélioré sa prévision annuelle de ratio de sinistralité net, pour prendre en compte ses mesures de renforcement de l'infrastructure de risques et un "contexte économique global en amélioration".

La séance européenne sera animée par ailleurs par les indices du climat des affaires et du sentiment économique en Europe (à 09h00 GMT), en attendant la première estimation de l'inflation allemande en septembre (12h00 GMT) et la révision du PIB américain du deuxième trimestre (12h30 GMT).

(édité par Marc Angrand)