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Les Bourses européennes soutenues par les banques après Draghi

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes, Londres exceptée, ont terminé en hausse jeudi et bien au-dessus de leurs plus bas du jour grâce à la progression des valeurs bancaires après la conférence de presse de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), qui a constaté que la zone euro avait désormais moins besoin du soutien d'une politique monétaire ultra-accommodante.

À Paris, le CAC 40 a fini en hausse de 0,42% (21,03 points) à 4.981,51 points et à Francfort, le Dax a pris 0,09%. L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,6%, le FTSEurofirst 300 0,12% et le Stoxx 600 0,08%.

Le Footsie britannique est resté à la traîne et a cédé 0,27%, pénalisé par les valeurs minières sur fond de baisse des cours de nombreuses matières premières, dont le pétrole.

A l'opposé, l'indice Ibex de la Bourse de Madrid (+1,5%) a profité de sa forte pondération en valeurs bancaires.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait en légère hausse, le Dow Jones s'adjugeant 0,1% et le Nasdaq 0,18%.

En Europe, le secteur des banques affiche la meilleure performance du jour avec un gain de 1,11%, devant celui de l'assurance (+0,86%). Crédit agricole a pris 2,74%, BNP Paribas 2,43%, BBVA, plus forte hausse de l'EuroStoxx 50, 3,76%.

Lors de la conférence de presse qui suit traditionnellement les réunions de politique monétaire de la BCE, Mario Draghi a laissé entendre que la nécessité d'une politique monétaire ultra-accommodante avait diminué.

Ce regain de confiance, accompagné d'un relèvement de la prévision d'inflation de la BCE, a fait remonter l'euro et les rendements obligataires de la région. La monnaie unique a atteint 1,0615 dollar, soit une hausse de plus de 0,5%, avant d'effacer une partie de ses gains. Parallèlement, le rendement à dix ans allemand a inscrit un plus haut d'un mois à 0,43% tandis que son équivalant français remontait à 1,08%.

"Il semble que la BCE ait finalement reconnu plus nettement le succès des efforts consentis par sa politique d'assouplissement", explique Tim Graf, directeur de la stratégie Macro de State Street Global Markets en Europe. "Nous n'attendons toujours pas de changement majeur durant les réunions à venir, tant que l'inflation fondamentale se maintiendra à un taux très bas. Mais le second semestre pourrait devenir plus intéressant si les tendances récentes se confirment."

De son côté, Barclays s'attend à ce que la BCE ajuste son discours lors de sa réunion de juin "d'une manière qui ouvrirait la voie à une possible augmentation du taux de dépôt en 2018".

Dans l'actualité des fusions-acquisitions, le groupe néerlandais de chimie, peintures et revêtements Akzo Nobel a bondi de 13%, de loin la meilleure performance du Stoxx 600, après le rejet d'une offre d'achat hostile de l'américain PPG Industries.

A Paris, Lagardère s'adjuge la meilleure performance du SBF 120, un bond de 10,25% dans des volumes nourris, au lendemain de ses résultats. En baisse, Carrefour (-4,03%) a vu ses contre-performances de 2016 sévèrement sanctionnées.

Du côté des devises, le dollar cède un peu de terrain face aux autres grandes monnaies internationales à la veille des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis.

Le marché pétrolier, lui, reste orienté en nette baisse au lendemain des statistiques hebdomadaires des stocks américains, qui ont ravivé les craintes d'offre excédentaire. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd plus de 2% après avoir enfoncé le seuil de 50 dollars pour la première fois depuis le 15 décembre tandis que le Brent revient sous 52 dollars.

(Marc Angrand)