Les Bourses européennes se stabilisent en clôture

PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes se sont stabilisées jeudi en clôture et la livre a atteint un pic de trois semaines après la décision de la Haute Cour de Londres selon laquelle le gouvernement britannique doit obtenir l'accord du Parlement britannique pour déclencher la procédure de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

A Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 0,07% (2,99 points) à 4.411,68 points après avoir perdu près de 3% depuis l'annonce vendredi d'une enquête du FBI sur de nouveaux courriels d'Hillary Clinton. Ce rebondissement défavorable à la candidate démocrate, favorite des marchés, dans la campagne présidentielle américaine a fait basculer Wall Street, puis l'ensemble des places financières, dans le rouge.

Ailleurs en Europe, le Footsie britannique a perdu 0,8% et le Dax allemand a reculé de 0,43%. L'EuroStoxx 50 a cédé 0,22%, le FTSEurofirst 300 0,13% et le Stoxx 600 a fini inchangé.

"Le marché s'interroge un peu sur la réaction très négative de ces derniers jours et la décision de la cour britannique de ce matin apporte un peu de soutien aux actions", dit Michael Baughen, chez JP Morgan Private Bank.

De nombreux investisseurs estiment que le Parlement pourrait contraindre le gouvernement à faire des concessions et limiter l'impact économique de la sortie de l'UE, éloignant ainsi le risque d'un "hard Brexit". La livre a atteint un pic de 1,24 dollar en séance, pour la première fois en trois semaines.

Les tensions sur les marchés financiers constatées depuis le resserrement de l'écart entre Hillary Clinton et son adversaire républicain Donald Trump se sont légèrement apaisées après l'annonce de cette décision.

La bonne tenue des marchés actions est due surtout à la hausse des secteurs de la distribution (+1,4%) et des banques (+0,99%).

Dans le compartiment bancaire, Société générale a bondit de 5,1%, plus forte hausse du CAC 40. La banque a publié des bénéfices meilleurs que prévu grâce à des activités de marché dynamiques et malgré une banque de détail en France qui pâtit de la faiblesse des taux d'intérêt.

Crédit Suisse fait exception avec une chute de 7,09%, plus forte baisse de l'EuroFirst 300. La banque suisse a aussi publié un résultat supérieur aux attentes, surtout grâce à des cessions et des réductions de coûts, mais les investisseurs ont été déçus par ses résultats opérationnels.

L'indice des valeurs minières figure parmi les plus fortes baisses sectorielles, avec un recul de 0,52%, tirées notamment par Randgold Ressources

Ces trois entreprises ont pâti de l'envolée de la livre sterling par rapport au dollar et à l'euro.

Sur le marché obligataire, les rendements britanniques et de la zone euro ont été soutenus par la décision de la Haute Cour de Londres et l'annonce que la Banque d'Angleterre n'envisage plus de réduire son taux directeur.

Le dollar se reprend par rapport à ses plus bas niveaux en plusieurs semaines touchées la veille, soutenu par un sondage New York Times/CBS montrant que Clinton conserve une petite avance sur Trump.

Les cours du pétrole ont encore perdu du terrain, à leurs plus bas niveaux en plus d'un mois, à la suite de la confirmation d'une forte augmentation des stocks de pétrole aux Etats-Unis par le département américain de l'Energie. Les pertes ont toutefois été limitées par l'attaque contre un oléoduc nigérian.

(Avec Saqib Iqbal Ahmed, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Bertrand Boucey)