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Les Bourses européennes se sont dégagées par le haut d'une séance terne

par Wilfrid Exbrayat

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes sont parvenues pour la plupart à terminer en hausse mardi, portées par les valeurs de l'énergie et la progression de Wall Street après un début de séance poussif au retour du long week-end pascal.

À Paris, le CAC 40, qui a passé une bonne partie de la journée dans le rouge, a terminé en hausse de 0,2% à 5.591,69 points et affiche désormais huit séances consécutives de progression.

Le Footsie britannique a gagné 0,83% et a inscrit un pic de six mois en séance, dopé par les valeurs de l'énergie et par le voyagiste Thomas Cook.

Le Dax allemand a progressé de 0,11%, alors que, comme le CAC, il a passé la majeure partie de la séance en territoire négatif.

L'indice EuroStoxx 50 gagne 0,13%, le FTSEurofirst 300 0,32% et le Stoxx 600 0,23%, sa huitième performance positive d'affilée.

En l'absence d'indicateurs économiques marquants, les résultats de sociétés ont été le point d'ancrage de la journée et le resteront sans doute avec l'accélération du nombre de publications aux Etats-Unis et les grandes entreprises européennes qui entrent en scène. En tout cas au moins jusqu'à vendredi, jour où sera publiée la première estimation de la croissance économique des Etats-Unis du premier trimestre.

Celle-ci pourrait conforter l'idée que si la fin du cycle de croissance en cours se rapproche, certains de ses principaux moteurs n'ont pas encore perdu tout leur élan.

VALEURS

La hausse du brut a soutenu les valeurs de l'énergie, dont l'indice Stoxx a pris 2%, la meilleure performance sectorielle de la journée. Alors que la plupart des indices sectoriels étaient dans le rouge dans le courant de la séance, une bonne partie d'entre eux étaient revenus dans le vert à la clôture.

A Paris, le parapétrolier TechnipFMC s'adjuge 4,32%, en tête des hausses du CAC 40. Total prend 1,83%. Dans le même secteur, Royal Dutch Shell et BP prennent 2,2% et 2,6% respectivement en Bourse de Londres.

Cette hausse du brut est en revanche préjudiciable aux valeurs du transport aérien: Air France-KLM lâche 5,98%, deuxième plus forte perte du Stoxx 600. Ryanair suit de près avec une perte de 4,79%.

Faurecia a perdu 1,02% malgré un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes, qui contraste avec des annonces plus moroses du concurrent Plastic Omnium qui lui cède 0,52%.

A Londres, Thomas Cook a bondi de 18,3% après la publication d'informations de presse selon lesquelles le voyagiste a été contacté par plusieurs groupes intéressés par son activité de tour opérateur ou par l'ensemble de la société.

La plus forte baisse du Stoxx 600 est pour Umicore qui chute de 17,33%, le groupe belge de matériaux et de technologies ayant lancé un avertissement sur ses résultats annuels à cause de retards dans le développement de véhicules électriques et du stockage d'énergie.

A WALL STREET

Wall Street, après une ouverture hésitante, s'est orientée plus résolument à la hausse au fil des heures, portée par quelques bons résultats de sociétés. Au moment de la clôture européenne, l'indice Standard & Poor's gagnait ainsi plus de 0,8% et évoluait au-dessus de son record de clôture du 20 septembre (2.930,75 points).

Twitter bondit de 17%, après avoir publié un chiffre d'affaires meilleur que prévu au premier trimestre et affiché une augmentation inattendue du nombre de ses utilisateurs actifs par mois.

Forte hausse aussi du fabricant de jouets Hasbro (+15%), qui a renoué avec le bénéfice au premier trimestre et fait état d'une hausse inattendue, de 2,3%, de son chiffre d'affaires.

LES INDICATEURS DU JOUR

La confiance du consommateur européen s'est altérée contre toute attente en avril, selon les chiffres de la Commission européenne.

Aux Etats-Unis, les ventes de logements individuels neufs ont augmenté en mars pour atteindre leur plus haut niveau depuis près d'un an et demi, soutenues par la baisse des taux du crédit et celle des prix de l'immobilier.

CHANGES

Alors que le marché a stagné durant la première partie de la séance en Europe, avec une volatilité totalement absente, le dollar est parti à la hausse à New York en matinée, dans l'attente de la publication du PIB américain provisoire du premier trimestre et après les chiffres des ventes de logements.

L'"indice dollar", qui mesure ses fluctuations face à six devises de référence, gagnait ainsi 0,42% à 97,696, après avoir inscrit un peu auparavant, à 97,74, son plus haut niveau depuis juin 2017.

L'euro perdait 0,47% face au dollar à 1,1202, après avoir enfoncé le seuil de 1,12 pour la première fois depuis près de trois semaines.

Le dollar s'est appuyé sur la bonne statistique immobilière américaine du jour, qui s'ajoute à de bons indicateurs des ventes au détail et du commerce extérieur.

Pour autant, "nous sommes dans un marché très étroit, le contexte général étant plus positif pour le dollar que pour l'euro après les faibles indicateurs PMI manufacturiers de la zone euro la semaine dernière", observe Ulrich Leuchtmann (Commerzbank).

TAUX

La hausse des cours du brut, de par son caractère inflationniste, alimente celle des rendements obligataires.

Celui du Bund à 10 ans gagne 1,8 point de base à 0,042%.

Le rendement de son équivalent italien prend 9,6 points de base à 2,69%, Eurostat ayant annoncé que la dette italienne, tout comme la grecque, avait augmenté l'an passé, tranchant avec la tendance générale de la zone euro. La revue de la dette italienne par Standard & Poor's attendue vendredi suscite par ailleurs quelques appréhensions dans un tel contexte.

L'écart de rendement entre les deux emprunts est de 263,70 points de base.

En revanche, les rendements des Treasuries sont en baisse avec des mouvements notables sur le deux, le cinq et le sept ans, trois échéances qui font l'objet d'adjudications cette semaine, en commençant par 40 milliards de dollars de notes à deux ans, dont le rendement cède 1,9 point de base à 2,37%. Le cinq ans laisse 2,2 points de base à 2,37% et le sept ans deux points à 2,47%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est resté soutenu par la décision du gouvernement américain de mettre fin la semaine prochaine à toutes les exemptions aux sanctions imposées aux importations de brut iranien.

Les capacités inexploitées d'autres producteurs tels que l'Arabie saoudite font que le marché pourrait cependant s'accommoder d'une réduction de l'offre iranienne.

Le baril de Brent a atteint 74,70 dollars dans la journée, un plus haut depuis le 1er novembre, et celui de WTI texan 66,31 dollars, au plus haut depuis octobre.

Les Etats-Unis ont exigé lundi que les acheteurs de bruts iraniens arrêtent leurs achats d'ici au 1er mai faute de quoi ils s'exposeraient à des sanctions, mettant un terme à six mois d'exemption qui avaient permis aux huit plus gros acheteurs de pétrole iranien, la plupart étant situés en Asie, de continuer à importer des volumes limités.

Avant la ré-imposition des sanctions américaines l'an passé, l'Iran était le quatrième producteur de l'Opep, avec une production de l'ordre de trois millions de barils par jour (bpj). Selon des sources professionnelles, elle est de moins d'un million de bpj ce mois-ci.

A SUIVRE MERCREDI 24 AVRIL :

Première journée de la réunion de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ). En Europe, l'institut allemand Ifo publiera son indice du climat des affaires pour le mois d'avril, à 10h00.

La saison des résultats bat son plein aux USA, avec des poids lourds tels que Facebook, Microsoft, Boeing et Tesla, qui publieront avant ou après la clôture de Wall Street. En Europe, on attend entre autres les publications de Credit Suisse et, pour la France, de Carrefour et Michelin.

(Édité par Marc Angrand)