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Les Bourses européennes reculent mais LVMH soutient le luxe

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - La plupart des Bourses européennes évoluent en légère baisse jeudi, digérant les commentaires jugés très accommodants de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale américaine, dans un contexte économique déprimé.

A Paris, le CAC 40 fait exception et reste tout juste en territoire positif, tiré par les résultats supérieurs aux attentes de LVMH et Sodexo.

L'indice phare de la Bourse parisienne gagne 0,04% à 5.451,94 points vers 8h23 GMT.

À Francfort, le Dax cède 0,4% et à Londres, le FTSE perd 0,47%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,28%, le FTSEurofirst 300 de 0,32% et le Stoxx 600 de 0,36%.

Les places boursières en zone euro ont terminé en légère hausse mercredi en réaction au propos du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi.

Comme attendu, la BCE a maintenu les orientations ultra-accommodantes de sa politique monétaire pour donner le temps à ses dernières annonces de stimulation monétaire de produire leurs effets sur une économie de la zone euro à la peine dans un contexte mondial déprimé.

De son côté, la Réserve fédérale devrait elle aussi laisser ses taux d'intérêt inchangés cette année au vu des risques que font peser sur l'économie des Etats-Unis le ralentissement mondial, l'incertitude sur les politiques commerciales et les doutes sur les conditions financières, a montré le compte rendu de sa réunion de mars.

A l'agenda macroéconomique, la hausse des prix à la production en Chine s'est accélérée en mars, pour la première fois depuis neuf mois, un signe que les mesures engagées par Pékin pour soutenir l'économie pourraient avoir donné un nouveau souffle à la demande intérieure.

En Allemagne, la hausse de l'indice des prix à la consommation harmonisé aux normes européennes (IPCH) a été confirmée à 1,4% en mars en variation annuelle et à +0,5 en variation mensuelle.

Les intervenants attendent dans l'après-midi les prix à la production aux Etats-Unis ainsi que les inscriptions hebdomadaires au chômage.

VALEURS

Les valeurs du luxe se distinguent grâce aux résultats supérieurs aux attentes de LVMH, poids du secteur. Le numéro un mondial du luxe prend 2,86% à 339,20 euros, un pic historique, après avoir maintenu le cap d'une très solide croissance à deux chiffres au premier trimestre, grâce aux performances meilleures que prévu de sa division mode-maroquinerie et de Louis Vuitton.

Dans son sillage, son grand concurrent Kering gagne 1,11%, Moncler prend 1,56% et Dior progresse de 2,31%.

Le nouveau report du Brexit accordé par les Européens à l'issue d'un sommet extraordinaire à Bruxelles profite par ailleurs aux compagnies aériennes britanniques: EasyJet prend la tête du Stoxx 600 avec un gain de 3,98%, IAG gagne 3,96% et Ryanair 1,99%.

L'indice Stoxx des transports et des loisirs signe ainsi la plus forte progression sectorielle (+0,84%). Il profite aussi de la hausse de 5,57% de Sodexo, qui a fait état d'une croissance de son chiffre d'affaires semestriel supérieure aux attentes et confirmé ses objectifs.

Worldline grimpe de 2,47% à 53,95 euros, poursuivant son rebond de la veille (+1,15%), après avoir perdu 6,8% lors des quatre séances précédentes.

Fnac Darty s'adjuge 4,43% alors que Barclays a entamé le suivi du titre à "surpondérer", contrairement à Engie qui cède 2,5%, plus net repli du CAC, après la dégradation de Morgan Stanley à "pondération en ligne".

Le secteur des ressources de base perd 1,41%, en raison du repli des cours des métaux industriels, ce qui pèse sur le Footsie à Londres.

EN ASIE

Le Nikkei à la Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 0,13%.

La tendance en Chine était à la baisse: le CSI 300 des grandes capitalisations a perdu 2,2%, s'éloignant d'un pic de plus d'un an touché en début de semaine, et l'indice composite de la Bourse de Shanghai abandonne 1,6%.

Malgré les signes de progrès dans les négociations commerciales entre Washington et Pékin, les investisseurs s'inquiétent des tensions entre les Etats-Unis et l'Union européenne et du ralentissement de la croissance économique mondiale.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini sur une note positive mercredi, grâce entre autres à la progression des valeurs technologiques, l'actualité économique ayant confirmé d'une part l'attitude prudente de la Réserve fédérale sur les taux et d'autre part la modération de l'inflation.

Après avoir passé une bonne partie de la séance dans le rouge, l'indice Dow Jones a gagné 0,03%, le S&P-500, plus large, a pris 0,35% et le Nasdaq Composite a progressé de 0,69%.

TAUX

Le rendement des Treasuries à dix ans se stabilise autour de 2,477% après être tombé la veille à un creux de dix jours, à 2,463%, après l'annonce d'une inflation limitée qui renforce la conviction que la Fed laissera ses taux inchangés.

Le 10 ans allemand prend environ un point de base à -0,024%.

CHANGES

Le dollar est stable face un panier de devises de référence après avoir reculé mercredi à la suite de la publication des "minutes" de la Fed.

L'euro évolue autour de 1,128 dollar alors qu'il était tombé à 1,1230 pendant la conférence de presse de Mario Draghi mercredi.

Les cambistes restent prudents avant la publication de la balance commerciale de la Chine vendredi et de son produit intérieur brut (PIB) du premier trimestre, qui sera publié la semaine prochaine.

La livre sterling fait du surplace face au dollar et à l'euro. Les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont convenu dans la nuit de mercredi à jeudi de reporter la date du Brexit au 31 octobre, offrant à la Première ministre britannique Theresa May un délai plus long qu'elle ne le demandait pour résoudre l'impasse actuelle à Londres concernant l'accord de retrait.

PÉTROLE

Les cours du pétrole reculent après l'annonce par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) d'une hausse plus forte que prévu des stocks américains de pétrole brut, à leur plus haut depuis novembre 2017.

Le baril du brut léger américain (WTI) recule vers les 64,20 dollars et le baril de Brent retombe à 71,50 dollars, après un pic de cinq mois mercredi à 71,78.

(Édité par Juliette Rouillon)