Les Bourses européennes ouvrent en léger recul

PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont ouvert en léger recul vendredi - alors que l'euro se maintient près de ses plus hauts de l'année - dans des marchés calmes à quelques heures du rapport mensuel très attendu sur l'emploi aux Etats-Unis, un indicateur déterminant pour la politique monétaire de la Réserve fédérale.

Les économistes anticipent 149.000 créations d'emplois en février, en hausse par rapport au chiffre jugé décevant de 113.000 de janvier, un mois qui avait été particulièrement affecté par la vague de froid qui s'était abattue sur une grande partie du pays.

Mais les observateurs estiment que ces anticipations ont pu être revues en légère baisse. "Le marché pourrait considérer un chiffre près du consensus de 150.000 comme une bonne surprise. En tenant compte de l'hiver très rigoureux, un chiffre de 120.000 créations d'emplois ne serait pas forcément une déception", selon Ayako Sera, économiste chez Sumitomo Mitsui Trust à Tokyo.

À Paris, le CAC 40 cède 0,08% à 4.413,44 points vers 8h25 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,28% et à Londres, le FTSE recule de 0,24%. L'indice EuroStoxx 50 est quasiment stable (-0,07%).

La Bourse Tokyo a fini en hausse de 0,92%, soutenue par la faiblesse du yen, et l'indice MSCI Asie-Pacifique hors Japan progresse de 0,27%, en bonne voie pour afficher un gain de plus de 1% sur la semaine.

Outre le rapport mensuel américain sur l'emploi, les intervenants surveilleront de près l'évolution de la situation en Ukraine.

Même si les craintes d'une guerre imminente entre la Russie et l'Ukraine se sont calmées par rapport au début de la semaine, le conflit reste entier, le parlement de la République autonome de Crimée, soutenu par Moscou, s'étant prononcé à l'unanimité pour un rattachement de la péninsule à la Russie, une décision qui sera soumise le 16 mars à référendum.

"Les craintes d'une nouvelle explosion de la situation en Ukraine et le carnage qui s'en suivrait ont disparu lundi, mais les traders restent prudents avant le week-end, ce qui limite les gains", note Jonathan Sudaria, vendeur chez London Capital Group, dans une note à ses clients.

Aux valeurs en Europe, Air France-KLM s'adjuge 3,3%, plus forte hausse de l'indice SBF 120, après l'annonce d'une hausse marquée de son trafic passagers le mois dernier.

Le groupe suédois de matériel médical Getinge en revanche chute de 14% après un avertissement sur son résultat du premier trimestre.

Sur le marché des changes, l'euro se maintient à ses plus hauts de l'année après le statu quo de la Banque centrale européenne, qui a jugé que la zone euro n'avait pas besoin de nouvelles mesures de soutien.

La monnaie unique se stabilise autour de 1,3870 dollar et se traite autour de 142,70 yens, tandis que le dollar reste près de son plus bas depuis fin octobre ce matin face à un panier de devises de référence.

Sur les marchés émergents, le yuan chinois poursuit son rebond après sa glissade de ces dernières semaines, alors que le rouble perd 0,4% face au dollar et à l'euro et que la Bourse de Moscou recule de 0,1%.

Quant au Brent, il remonte pour la deuxième séance d'affilée, vers les 108,50 dollars le baril, alors que les relations entre Kiev et Moscou se dégradent malgré les grandes manoeuvres diplomatiques.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)