Les Bourses européennes ouvrent en baisse avec la Grèce

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse mardi, poursuivant leur recul après leur chute de la veille alors que s'approche ce qui apparaît désormais comme un inéluctable défaut de paiement de la Grèce vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI), ce qui serait une première pour un pays développé.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 1,1% à 4.816,34 points vers 07h40 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,11% et à Londres, le FTSE 0,86%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,93 % et le FTSEurofirst 300 1,04%.

Un défaut de la Grèce, qui doit rembourser au plus tard à minuit 1,6 milliard d'euros au FMI, déclencherait des événements en cascade avec peut-être à la clé un "Grexit", une sortie du pays de la zone euro, dont Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), estime dans une interview publiée mardi par le quotidien Les Echos qu'elle "ne peut malheureusement plus être exclue".,

Selon des sources proches de l'Union européenne et du gouvernement grec, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a proposé une offre de la dernière chance à Athènes afin de tenter de parvenir à un accord "argent frais contre réforme" avant l'expiration ce mardi de l'actuel programme de renflouement.

Mais aucun signe n'attestait tôt mardi matin que le Premier ministre grec Alexis Tsipras, qui a appelé les électeurs à rejeter massivement les propositions "humiliantes" et "insultantes" des créanciers lors du référendum qu'il a fixé dimanche prochain, pourrait accepter cette offre.

Dans ce contexte d'incertitudes croissantes, l'euro recule de 0,5% face au dollar, de 0,9% face au yen et de 0,5% face à la livre sterling. Face au franc suisse, l'euro se maintient après que la Banque nationale suisse (BNS) a dit lundi être intervenue sur le marché des changes pour affaiblir la devise helvétique.

Les cours du pétrole sont peu changés alors que les discussions relatives à un accord sur le nucléaire iranien vont se poursuivre au-delà de la date-butoir qui avait été fixée à ce mardi 30 juin.

Sur le marché obligataire, le rendement des obligations souveraines allemandes à 10 ans, point de référence des intervenants, reculait encore de trois points de base, signe qu'il y a un mouvement vers des actifs jugés sûrs. Les rendements des autres pays du coeur de la zone euro - France, Pays-Bas, Autriche, Finlande, Belgique - se repliaient également tandis que ceux des pays dits "périphériques" - Italie, Espagne, Portugal - poursuivaient la hausse entamée la veille, avec des progressions de quatre à sept points de base.

Tous les indices sectoriels étaient dans le rouge en ce début de séance, le compartiment bancaire, qui a fortement souffert lundi, accusant, avec un recul de 0,79%, l'une des baisses les moins marquées.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Bertrand Boucey)