Les Bourses européennes hésitantes avant l'emploi américain

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent sans tendance claire en début de séance vendredi, la prudence limitant les prises de position tranchées à quelques heures de la publication des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis.

Trois quarts d'heure après le début des échanges, le CAC 40 à Paris est pratiquement inchangé à 5.509,12 points. À Francfort, le Dax gagne 0,4% et à Londres, le FTSE avance de 0,3%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,1%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,03% et le Stoxx 600 de 0,13%.

La Bourse de Madrid est à la traîne avec un repli de 0,77% pour l'indice Ibex, plombé entre autres par les valeurs bancaires.

Le rapport mensuel du département américain du Travail est attendu à 12h30 GMT et les économistes attendent surtout un rebond des créations d'emploi à 310.000 après les 33.000 suppressions de postes non-agricoles enregistrées en septembre, conséquence des ouragans qui ont frappé les Etats-Unis.

Le taux de chômage devrait rester stable à 4,2% et le salaire horaire moyen est prévu en hausse de 0,2% sur un mois. Les investisseurs surveilleront aussi l'indice ISM des services attendu à 14h00 GMT.

A Wall Street, le Dow Jones a inscrit un nouveau record jeudi après la confirmation par Donald Trump du choix de Jerome Powell pour la présidence de la Réserve fédérale, venue s'ajouter à l'absence de mauvaises surprises dans le projet de réforme fiscale présenté en début de journée.

Alors que la Bourse de Tokyo est restée fermée, ce vendredi étant férié dans l'archipel, l'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique hors Japon progresse de 0,12%.

Les marchés chinois, eux, ont fini en baisse après l'annonce d'un recul de l'indice PMI Caixin-Markit composite en novembre à 51,0, en dépit d'une petite hausse de celui des services à 51,2.

L'indice SSE Composite de Shanghai a cédé 0,36% sur la journée et 1,32% sur l'ensemble de la semaine, sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis trois mois.

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ET AXA RECULENT APRÈS LEURS RÉSULTATS

En Europe, dans l'attente des indicateurs américains, la matinée est animée par les publications de résultats et de prévisions de sociétés cotées.

Société générale perd ainsi 3,15%, la plus forte baisse du CAC, après l'annonce de 300 millions d'euros de nouvelles provisions pour litiges et de trimestriels globalement inférieurs aux attentes.

L'assureur Axa (-1,62%) est lui aussi sanctionné après un chiffre d'affaires en repli sur les neuf premiers mois de l'année et le groupe de médias et de télécoms Altice (-8,14%), l'une des plus fortes baisses du Stoxx 600, souffre après des prévisions prudentes.

L'Oréal, de son côté, abandonne 0,68% en dépit d'une accélération de sa croissance organique au troisième trimestre.

A la hausse, les fournisseurs d'Apple profitent des résultats supérieurs aux attentes et des prévisions solides présentées jeudi soir par le géant américain, qui gagnait près de 4% dans les échanges hors séance à Wall Street.

STMicroelectronics prend 0,98%, l'allemand Dialog Semiconductor 2,12% et l'autrichien AMS 1,41%.

Le bilan provisoire de la saison des résultats est positif, note JPMorgan, selon qui 74% des entreprises ont publié leurs comptes du troisième trimestre aux Etats-Unis, 59% en Europe et 47% au Japon. "Les résultats sont globalement solides et meilleurs qu'attendu, avec une croissance à deux chiffres des bénéfices par action en Europe et au Japon, et d'un peu moins de 10% aux Etats-Unis", constate JPMorgan dans une note.

Par ailleurs, Renault s'adjuge 4,31% après la vente de 4,73% du capital par l'Etat français, qui ramène ainsi sa participation à 15,01%.

Sur le marché des changes, le dollar est en légère hausse face à un panier de référence et l'euro cède du terrain à 1,1645 tandis que la livre sterling évolue au plus bas depuis un mois contre le billet vert au lendemain de la réunion de politique monétaire de la Banque d'Angleterre, qui a surpris les marchés en expliquant que la remontée des taux serait "très graduelle" au cours des années à venir.

Les cours du pétrole, eux, restent soutenus par les signes de réduction durable de l'offre de l'Opep. Le Brent se rapproche du seuil des 61 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de celui des 55 dollars.

(Edité par Wilfrid Exbrayat)