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Les Bourses européennes en nette baisse après les décisions de la Fed

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent dans le rouge jeudi matin, refroidies par les positions moins accommodantes qu'attendu de la Réserve fédérale sur la trajectoire de ses taux pour 2019.

À Paris, l'indice CAC 40 recule de 1,4% à 4.710,67 points vers 10h30 GMT, au plus bas depuis le 8 décembre 2016.

À Francfort, le Dax cède 0,95% et à Londres, le FTSE perd 1,1%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 1,22%, le FTSEurofirst 300 1,3% et le Stoxx 600 perd 1,22% à 337,36 points, un plus bas depuis deux ans.

Comme attendu, la banque centrale américaine a relevé l'objectif de taux des fonds fédéraux d'un quart de point, à 2,25%-2,50%. En revanche, elle a surpris les marchés en maintenant l'orientation à la hausse des taux, bien qu'à un rythme moins rapide qu'auparavant, en dépit des incertitudes sur la croissance mondiale et du ralentissement attendu de l'économie américaine.

Les nouvelles projections de la Fed montrent que les responsables monétaires prévoient désormais deux hausses de taux l'année prochaine, contre trois projetées en septembre, et une en 2020.

Les investisseurs n'ont pas apprécié non plus que Jerome Powell s'en tienne au rythme d'une réduction de 50 milliards de dollars par mois du bilan de la banque centrale.

VALEURS

L'ensemble des secteurs européens sont en repli, à commencer par celui des ressources de base (-2,47%) et celui du pétrole et du gaz (-1,91%), pénalisé par la baisse des cours des métaux et du brut.

Les groupes miniers britanniques Rio Tinto, BHP et le spécialiste du négoce de matières premières Glencore cèdent entre 2,3% et 2,8%.

DBV Technologies dégringole de près de 62% après avoir annoncé mercredi soir le retrait volontaire de sa demande d'autorisation de mise sur la marché du Viaskin Peanut, son traitement phare contre l'allergie à l'arachide, après des discussions avec l'autorité de santé américaine (FDA).

A la hausse, Rusal grimpe de plus de 9% à Moscou après que le Trésor américain a annoncé la fin des sanctions contre le géant russe de l'aluminium, ce qui pénalise son concurrent norvégien Norsk Hydro, en recul de 3,77%.

EN ASIE

Les marchés actions en Asie ont terminé dans le rouge, déçus par le discours de la Réserve fédérale.

La Bourse de Tokyo a fini en repli de 2,84% à 20.392,58 points, son plus bas niveau en clôture depuis septembre 2017.

A l'issue de sa réunion de politique monétaire, la Banque du Japon (BoJ) a maintenu jeudi sa politique ultra-accommodante mais son gouverneur a mis en garde contre la montée des risques, laissant entendre que la banque centrale pourrait augmenter son soutien à l'économie et non le réduire.

En Chine, l'indice SSE Composite de Shanghai a perdu 0,52% à 2.536,27 points, au plus bas depuis deux mois, et le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale a cédé 0,77%, pénalisé notamment par les valeurs financières.

Les analystes estiment que l'annonce mercredi par la Banque populaire de Chine d'une nouvelle facilité de prêt dédiée aux PME réduit la probabilité d'une baisse des taux d'intérêt.

A WALL STREET

La Bourse de New York a terminé en net repli mercredi.

Le Dow Jones a perdu 1,49% à 23.323,66 points, son cours de clôture le plus bas depuis novembre 2017. Le S&P-500 a cédé 1,54% à 2.506,96 points, après avoir inscrit en séance un creux de 2.488,96, au plus bas depuis septembre 2017, et le Nasdaq a laissé 2,19%.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements des obligations d'Etat européens reculent dans le sillage de ceux des bons du Trésor américain la veille en réaction aux décisions et au discours de la Fed.

Le dix ans allemand redescend à 0,224%, au plus bas depuis plus de sept mois.

Le rendement des Treasuries à 10 ans évolue près de 2,758% après avoir touché un creux de plus de huit mois à 2,748%.

CHANGES

Le dollar recule de 0,63% face à un panier de devises de référence, les investisseurs craignant que les Etats-Unis ne voient leur croissance économique ralentir.

Parallèlement, l'euro avance de 0,83% à 1,147 dollar.

Le sterling gagne 0,61% face au dollar, soutenu par l'annonce de ventes au détail britanniques en hausse plus forte que prévu en novembre.

La tendance pourrait évoluer avec la décision de politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE) attendue à 12h00 GMT.

Toujours dans l'actualité des Banques centrales, la Riksbank suédoise a relevé son principal taux d'intérêt pour la première fois depuis plus de sept ans en expliquant que l'inflation était bien orientée mais elle s'attend à ce que le resserrement de sa politique monétaire soit un peu plus lent qu'anticipé jusqu'à présent.

La couronne suédoise prend près de 0,8% face à l'euro et 1,53% face au dollar.

MÉTAUX

Le cours de l'aluminium est tombé à un plus bas de 16 mois après que le Trésor américain a décidé la levée des sanctions contre plusieurs sociétés russe dont Rusal.

Les cours des autres métaux de base sont eux aussi mal orientés, avec un repli de 0,83% pour le cuivre.

PÉTROLE

Les cours du brut sont à nouveau rattrapés par les craintes l'offre et le ralentissement de l'économie mondiale. Le brut léger américain chute de 3,7% autour de 46,4 dollars et le Brent est repassé sous 55 dollars le baril.

(Édité par Marc Angrand)