Les Bourses en Europe se replient, les banques pèsent

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes reculent mercredi en début de séance dans le sillage des marchés asiatiques et de Wall Street, les banques pesant sur la tendance tandis que l'euro montre des signes de nervosité avant la parution des chiffres de l'inflation dans l'union monétaire.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,27% à 5.499,15 points vers 08h45 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,19% et à Londres, le FTSE cède 0,20%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,19%, le FTSEurofirst 300 0,17% et le Stoxx 600 0,21%.La plupart des secteurs sont dans le rouge, notamment les banques, dont l'indice Stoxx cède 0,29%. A Paris, Crédit agricole perd 1,2%, Société générale 1,3% et BNPP Paribas 0,64%.

A la baisse également, Altice, dont la note de crédit vient d'être placée sous surveillance négative pas S&P, recule de 5,82% après un abaissement de recommandation par Kepler Cheuvreux.

La séance est animée en outre par des publications d'entreprises, certaines mal accueillies, comme celle de Burberry (-6,28%), d'autres saluées par les marchés, notamment celle d'ASML (+4%).

L'INFLATION DANS LE VISEUR

Les investisseurs attendent pour 10h00 GMT les chiffres définitifs de l'inflation en zone euro pour le mois de décembre. Selon les économistes de Société générale, la hausse des prix à la consommation sur un an pourrait être révisée à 1,3%, contre une précédente estimation de 1,4%.

Ces chiffres sont susceptibles de faire réagir l'euro, très sensible à toute indication de nature à peser sur la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

La monnaie unique a franchi tôt mercredi le seuil de 1,23 dollar, pour toucher un pic à 1,2323, avant de redescendre autour de 1,22.

Des informations de Reuters selon lesquelles la BCE ne renoncera probablement pas à son engagement de poursuivre ses achats d'actifs lors de sa réunion de politique monétaire de la semaine prochaine ont pénalisé la devise unique mardi.

L'euro est sous pression également en raison de l'approche du vote des délégués du SPD, lors d'un congrès extraordinaire dimanche en Allemagne, afin d'approuver l'accord de coalition signé par la direction du parti avec l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel.

Le dollar reprend pour sa part quelques couleurs face à un panier de devises de référence après avoir touché plus tôt un plus bas de trois ans.

Du côté des cryptomonnaies, le bitcoin tente de se stabiliser sur la plate-forme Bitstamp après avoir chuté de 16% la veille sur des craintes d'un encadrement prochain des transactions.

Wall Street, qui prendra connaissance avant l'ouverture des résultats de Goldman Sachs et Bank of America, a fini mardi dans le rouge, pénalisée par le secteur de l'énergie et les résultats de General Electric, alors que l'indice Dow Jones avait franchi à l'ouverture le seuil des 26.000 points pour la première fois.

"L'incapacité des marchés américains à conserver leurs gains suggère peut-être que nous sommes face à une phase de repli, après le solide début d'année", observe Michael Hewson, analyste marchés chez CMC Markets, qui évoque aussi une certaine nervosité avant l'échéance de vendredi pour la loi de financement du gouvernement fédéral aux Etats-Unis.

Le repli s'est propagé en Asie, où la Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 0,35%. L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) recule de 0,1%.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut se maintiennent proches de leurs plus hauts de décembre 2014 : le baril de Brent vaut plus de 69 dollars et le baril de brut léger américain (WTI) cote à 63,80 dollars.

(édité par Véronique Tison)