Les Bourses en Europe reculent, les résultats donnent le ton

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en repli jeudi à la mi-temps d'une séance très chargée en publications de résultats de sociétés et Wall Street est attendue en léger recul à l'ouverture sur fond d'incertitudes sur les baisses d'impôts promises par Donald Trump.

À Paris, le CAC 40 perd 0,62% à 5.437,68 points vers 11h50 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,81% et Londres, le FTSE 100 abandonne 0,47%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,67%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,64% et le Stoxx 600 de 0,69%.

Les contrats à terme sur les indices de Wall Street signalent une ouverture en baisse de l'ordre de 0,3%, mais la tendance pourrait évoluer avec la publication, une heure avant l'ouverture, du chiffre hebdomadaire des inscriptions au chômage aux Etats-Unis.

Les investisseurs restent surtout attentifs aux débats au Congrès américain sur le projet de réforme fiscale. La perspective d'allégements d'impôts massifs figure comme un des principaux moteurs de la hausse des marchés d'actions américains depuis l'élection de Donald Trump il y a plus d'un an.

En Europe, les places boursières sont portées depuis le début de l'année par la confirmation de la vigueur de la reprise économique en dépit de la persistance de risques politiques.

La Commission européenne a ainsi relevé jeudi ses prévisions de croissance pour la zone euro comme pour l'ensemble de l'Union européenne mais elle a dit s'attendre à un ralentissement de l'activité en 2019 et a légèrement réduit sa prévision d'inflation pour cette année.

En France, l'indicateur du climat des affaires dans l'industrie est ressorti au plus haut depuis avril 2011, ce qui amène la Banque de France à prévoir une croissance de 0,5% au quatrième trimestre.

Sur le plan sectoriel, la baisse des cours des métaux de base (-0,71% pour le cuivre, -3,5% pour le nickel) pèse sur le secteur des ressources de base (-1,74%).

Seuls deux secteurs évoluent en hausse : l'automobile avance de 0,14% grâce à la progression des équipementiers allemands Schaeffler et Continental, tandis que le compartiment secteur bancaire gagne 0,11%. Il profite entre autres des annonces jugées rassurantes d'UniCredit (+1,83%) sur sa solvabilité et de Commerzbank (+2,69%) sur sa rentabilité.

BPER Banca, la sixième banque d'Italie, bondit quant à elle de 10,44%, la plus forte hausse du Stoxx 600.

Egalement prisé, l'assureur néerlandais Aegon (+4,88%) profite d'un bénéfice trimestriel en hausse de 20% et supérieur au consensus.

ENGIE GRIMPE, VESTAS PLONGE

A la baisse, le groupe de télévision ProSiebenSat 1 décroche de 10,3%, de loin la plus forte baisse du Dax, après avoir une nouvelle fois abaissé ses prévisions de résultats annuels.

Le géant industriel Siemens perd 2,72%, ses résultats trimestriels ressortant en baisse et inférieurs aux attentes, et le spécialiste danois de l'éolien Vestas chute de 18,81% après avoir abaissé ses objectifs.

A Londres, Burberry recule de 9,07% après la publication de résultats inférieurs au consensus et l'annonce d'une réorientation de la stratégie visant à monter en gamme, une restructuration dont le coût sera plus élevé que prévu.

A Paris, Engie (+1,42%) affiche la meilleure performance du CAC 40 après ses trimestriels et la vente de la branche amont de son activité GNL à Total (+0,18%).

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat européens repartent à la hausse, après avoir touché la veille des creux de deux mois dans le sillage du repli de ceux des Treasuries.

Le rendement du Bund allemand à 10 ans prend quatre points de base, à 0,365%.

Sur le marché des devises, le dollar cède 0,3% face à panier de devises de référence dont l'euro, qui se traite autour de 1,1630 dollar.

Le marché pétrolier repart timidement à la hausse, autour de 63,60 dollars pour le Brent et 57 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), après sa baisse de la veille, certains intervenants jugeant que la phase de hausse qui a permis au Brent de prendre plus de 40% depuis juillet pourrait toucher à sa fin.

Les intervenants attendent désormais la réunion ministérielle de l'Opep, dans trois semaines à Vienne, qui semble partie pour prolonger en 2018 l'accord d'encadrement de la production en vigueur depuis le début de l'année.

(édité par Blandine Hénault)