Les Bourses en Europe montent timidement, Altice plonge

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont fini vendredi en hausse modérée avec un plongeon spectaculaire pour Altice et une tendance peu affectée par la publication d'un rapport mensuel de l'emploi aux Etats-Unis mitigé.

La cote en Europe a été animée principalement par les publications d'entreprise avec des sanctions pour Altice mais aussi pour Société générale et Air France.

A Paris, le CAC 40 à Paris a pris 0,14% (7,47 points) à 5.517,97. À Francfort, le Dax a gagné 0,28% et à Londres, le FTSE a progressé de 0,07%.

La Bourse de Madrid a terminé à la traîne avec un repli de 1,16% pour l'indice Ibex, plombé entre autres par les valeurs bancaires sur fond de nouveaux développements dans la crise politique autour de la Catalogne.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a pris 0,26% et le Stoxx 600 0,28%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro finissant pour sa part quasiment inchangé (+0,03%).

Sur l'ensemble de la semaine, le CAC a pris 0,43%, le Dax 1,98%, le FTSE 0,07% et le Stoxx 600 0,28%.

ALTICE S'ÉCROULE

La plus forte baisse du Stoxx 600, et de loin, est pour Altice, qui s'est écroulé de plus de 22%, les investisseurs s'interrogeant sur la capacité du géant du câble, des télécoms et des médias à regagner des parts de marché en France à l'aune de ses résultats du troisième trimestre.

L'action Altice a clôturé en baisse de 22,59% à 12,51 euros, accusant sa plus forte baisse sur une séance depuis sa première cotation en 2014.

A Paris, le plus net repli du CAC est pour Société générale qui a perdu 4,1% après l'annonce de 300 millions d'euros de nouvelles provisions pour litiges et de trimestriels globalement inférieurs aux attentes.

L'assureur Axa (-2,77%) a lui aussi souffert après un chiffre d'affaires en repli sur les neuf premiers mois de l'année.

Air France-KLM a décroché de son côté de 7,47% après avoir perdu jusqu'à plus de 10%, les nouvelles prévisions du groupe en matière de réductions de coûts ayant déçu les investisseurs.

A la hausse à Paris, Renault a pris 3,93%, en tête du CAC et de l'Eurofirst 300, après le placement de 4,73% du capital par l'Etat français, plusieurs analystes voyant dans l'opération un catalyseur permettant un rebond du titre.

Les fournisseurs d'Apple ont profité quant à eux des résultats supérieurs aux attentes et des prévisions solides présentées jeudi soir par le géant américain, qui prend près de 3% à Wall Street.

STMicroelectronics a gagné 2,72%, l'allemand Dialog Semiconductor 2,30% et l'autrichien AMS 3,2%.

Le bilan provisoire de la saison des résultats est positif, note JPMorgan, selon qui 74% des entreprises ont publié leurs comptes du troisième trimestre aux Etats-Unis, 59% en Europe et 47% au Japon. "Les résultats sont globalement solides et meilleurs qu'attendu, avec une croissance à deux chiffres des bénéfices par action en Europe et au Japon, et d'un peu moins de 10% aux Etats-Unis", constate la banque américaine dans une note.

WALL STREET DANS LE VERT

L'indicateur le plus attendu du jour a montré que les créations d'emplois avaient rebondi le mois dernier aux Etats-Unis après les perturbations provoquées le mois précédent par les ouragans. Des signes indiquent cependant que la dynamique du marché du travail perd de la vitesse avec un ralentissement prononcé de la croissance du salaire annuel.

A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street évoluent en hausse, modérée pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 mais plus marquée pour le Nasdaq, porté par Apple, qui a battu son record en séance et dépassé les 900 milliards de dollars de capitalisation.

Sur le marché des changes, le dollar prend 0,26% face à un panier de devises de référence dont l'euro, qui cède du terrain à 1,1612.

La livre sterling repart de l'avant après avoir chuté à un creux d'un mois contre le billet vert au lendemain de la réunion de politique monétaire de la Banque d'Angleterre, qui a surpris les marchés en expliquant que la remontée des taux serait "très graduelle" au cours des années à venir.

Les cours du pétrole, eux, restent soutenus par les signes de réduction durable de l'offre de l'Opep. Le Brent dépasse 61 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 55 dollars.

(Patrick Vignal)