Les Bourses en Europe en repli avant les PMI, l'euro fort pèse

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en baisse en début de séance vendredi, la vigueur de l'euro et un repli des valeurs technologiques et de l'automobile freinant les indices dans l'attente des résultats d'enquêtes auprès des directeurs d'achat (PMI) sur l'activité manufacturière dans la zone euro.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,56% à 5.342,75 points vers 08h35 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,66% tandis qu'à Londres, le FTSE, freiné ces derniers jours par le renchérissement de la livre sterling sur des signes d'avancées dans les négociations sur le Brexit, perd 0,13%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,55%, le FTSEurofirst 300 0,41% et le Stoxx 600 0,46%. Les indices de volatilité européens sont quant à eux en nette hausse.

Sur le plan sectoriel, les valeurs technologiques (-1,17%) pèsent sur la tendance avec notamment, à Paris, un recul de 2,4% pour STMicroelectronics et de 3,83% pour Soitec, plus forte baisse de l'indice SBF 120.

L'automobile recule également (-1,3%) avec un repli de 2,57% pour Fiat Chrysler, brièvement réservé à la baisse.

Aux valeurs à Paris, Sanofi perd près de 1% après un abaissement de recommandation par Morgan Stanley, qui passe de "surpondérer" à "sous-pondérer" en jugeant peu encourageantes du groupe pharmaceutiques, l'une des plus grosses capitalisations du CAC.

Altice, qui a perdu près de 60% de sa valeur depuis la publication, début novembre, de ses résultats trimestriels, amorce un rebond (+3,57%) après l'annonce de la vente de deux filiales en Suisse.

ENCORE DES DOUTES SUR LA RÉFORME FISCALE AUX ETATS-UNIS

La Bourse de Tokyo a clôturé sur une progression de 0,41% au tence en dents de scie et l'indice MSCI des valeurs d'Asie-Pacifique hors Japon est quasiment inchangé (+0,02%).

L'indice SSE Composite de Shanghai a terminé sur une progression symbolique (+0,02%) mais le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale affiche un recul de 0,19%. Sur la semaine, il cède 2,58%.

Wall Street a fini jeudi en nette hausse, le Dow Jones (+1,39%) terminant pour la première fois au-dessus de 24.000 points et le Standard & Poor's 500 inscrivant un record en profitant des espoirs de voir le Sénat adopter rapidement les allègements fiscaux massifs - sur les entreprises entre autres - voulus par Donald Trump.

Le soutien apporté au texte par l'influent sénateur John McCain a donné un coup de fouet aux marchés américains, contribuant entre autres à une nette hausse des rendements des emprunts d'Etat.

Mais les sénateurs ont par la suite reporté le vote en réunion plénière après un amendement visant à limiter l'impact du texte sur le déficit budgétaire. On ignore donc pour l'instant si un vote pourra avoir lieu dans la journée.

Les contrats à terme sur les indices américains traités en Asie suggèrent une ouverture en baisse de près de 0,3% à Wall Street et le rendement des Treasuries à dix ans se stabilise autour de 2,4%.

Sur le marché des changes, le dollar cède 0,19% face à un panier de référence et l'euro se traite en hausse de 0,24% à plus de 1,1930 dollar, se rapprochant du pic de 1,1960 touché lundi.

LE PÉTROLE EN LÉGÈRE HAUSSE APRÈS L'ACCORD DE VIENNE

En attendant d'en savoir plus sur l'évolution des discussions au Sénat américain, la séance en Europe sera animée notamment par les résultats des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats du secteur manufacturier européen, puis par l'ISM manufacturier aux Etats-Unis.

"Le Brexit a affecté l'économie britannique mais la zone euro a le vent en poupe", note Deutsche Bank. "Les dernières enquêtes suggèrent que le PIB de la zone euro pourrait croître de 3% ou plus en rythme annualisé au quatrième trimestre, et il n'y a pas beaucoup d'éléments laissant supposer que cela ne continuera pas."

En Chine, l'indice PMI Caixin-Markit manufacturier est ressorti en baisse à 50,8 pour novembre, légèrement sous le consensus (50,9).

Les investisseurs restent par ailleurs à l'affût d'informations sur l'évolution des discussions politiques en Allemagne, où la chancelière Angela Merkel a rencontré jeudi soir Martin Schulz, le chef de file du Parti social-démocrate (SPD).

Le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, membre du SPD, a toutefois prévenu que son mouvement ne se précipiterait pas pour accepter une nouvelle "grande coalition".

Sur le marché pétrolier, les cours du baril sont en hausse modérée, à 63,10 dollars pour le Brent et à 57,70 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), après l'accord conclu à Vienne pour prolonger jusqu'à la fin 2018 l'encadrement de l'offre des pays de l'Opep et d'autres grands producteurs.

(édité par Marc Angrand)