Les Bourses dans le vert, l'Italie pèse, l'Allemagne compense

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en hausse lundi à mi-séance, le franchissement de la dernière étape avant la formation d'un gouvernement de coalition en Allemagne paraissant compenser aux yeux des investisseurs la menace d'un blocage politique en Italie.

Wall Street est attendue pour sa part sans grand changement après avoir accusé la semaine dernière un net repli en raison des craintes de guerre commerciale après la décision de Donald Trump de taxer les importations d'acier et d'aluminium aux Etats-Unis, à laquelle le président américain a ajouté samedi la menace de droits sur les automobiles importées.

À Paris, le CAC 40 prend 0,28% à 5.150,85 vers 11h45 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,56% et à Londres, le FTSE avance de 0,18%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 0,53%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,35% et le Stoxx 600 de 0,55%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture proche de l'équilibre à Wall Street.

La Bourse de Milan, elle, perd 0,61% après une ouverture en baisse de plus de 2% au lendemain des élections législatives. Si les résultats définitifs ne sont pas encore connus, les indications disponibles montrent d'une part une absence de majorité claire, d'autre part une poussée nette des partis hostiles à l'euro et à l'Union européenne, deux éléments généralement peu appréciés par les marchés.

Le marché italien a touché en début de séance son plus bas niveau depuis août dernier.

LE SPD DIT "OUI"

L'un des enseignements marquants du scrutin semble être le succès du Mouvement Cinq Etoiles (M5S), qui se présente comme "anti-système" et deviendrait le premier parti politique italien au vu des résultats encore partiels.

"Les scénarios les plus optimistes du marché, à savoir une absence de majorité menant à une grande coalition pro-euro ou une coalition de la droite menée par Forza Italia, sont écartés", commente François Raynaud, gérant allocation d'actifs et dettes souveraines chez Edmond de Rothschild Asset Management.

"On a bel et bien une victoire des partis anti-système qui ressortent très largement au-dessus des attentes. On ne peut exclure désormais une alliance entre le Mouvement 5 étoiles (M5S) et la Ligue du Nord, ce qui constitue le scénario du pire", ajoute-t-il.

L'indice des valeurs bancaires italiennes cède 1,74% avec des reculs de 1,65% pour Intesa Sanpaolo et 1,62% pour UniCredit.

L'euro, tiraillé entre les nouvelles venues d'Italie et celles venues d'Allemagne, est en léger recul, autour de 1,23 dollar.

Angela Merkel a salué la décision des adhérents du parti social-démocrate allemand (SPD) d'approuver la formation d'une coalition avec les conservateurs de la CDU/CSU, son parti, et a souhaité que le nouveau gouvernement puisse se mettre rapidement au travail.

AXA BAISSE APRÈS LE RACHAT DE L'AMÉRICAIN XL

Sur le marché des dettes souveraines, le rendement des emprunts d'Etat italiens à dix ans bondit de plus de six points de base à 2,088% après un pic à 2,128%.

Plus anecdotique, le recul du groupe de médias et de publicité Mediaset (-6,62%) après le retour peu convaincant sur la scène électorale de son fondateur, Silvio Berlusconi.

Parmi les autres valeurs malmenées à mi-séance figurent plusieurs acteurs du secteur automobile, qui réagissent mal aux menaces de Donald Trump de taxer les voitures importées aux Etats-Unis. BMW cède 1,52%, Daimler 0,8% et Volkswagen 0,68%.

Axa, en repli de 8,04% et au plus bas depuis avril dernier, accuse la plus forte baisse du Stoxx 600 après l'annonce du rachat de l'assureur américain XL Group pour 12,4 milliards d'euros, un prix jugé élevé par plusieurs analystes.

Sur le marché des devises, le dollar reprend 0,15% face à un panier de devises de référence, effaçant une petite partie des pertes subies jeudi et vendredi face à la perspective de tensions commerciales internationales.

Les cours du pétrole, eux, repartent timidement à la hausse après une réunion entre représentants de l'Opep et du secteur américain du pétrole de schiste à Houston, qui nourrit l'espoir d'efforts coordonnées pour désengorger le marché mondial.

(Édité par Marc Angrand)