Les Bourses clôturent dans le calme en Europe, les banques en tête

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé proches de l'équilibre vendredi, tiraillées entre la progression des valeurs bancaires sur fond d'anticipations d'un prochain resserrement monétaire en zone euro et la baisse du secteur des ressources de base.

A Wall Street, la Bourse de New-York évolue sans grand changement, les investisseurs tentant d'évaluer l'impact d'une saison d'ouragans particulièrement active, après le passage de Harvey et avant l'arrivée d'Irma sur les côtes de Floride.

À Paris, le CAC 40 a terminé pratiquement inchangé (-0,022%) à 5.113,49 points. Le Footsie britannique a perdu 0,26% avec le repli du secteur minier et le Dax allemand a grappillé 0,06%. L'indice EuroStoxx 50 a fini quasiment stable (-0,02%), le FTSEurofirst 300 a pris 0,16% et le Stoxx 600 a gagné 0,14%.

Sur la semaine, le CAC a perdu 0,19% et le Stoxx 600 0,17%.

La séance en Europe a été animée par des spéculations entourant l'évolution de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

Les responsables de la BCE sont parvenus à un large consensus lors de leur réunion de jeudi pour faire du ralentissement des achats d'actifs la prochaine étape de leur politique monétaire et ont débattu de quatre options dans cette perspective, ont déclaré à Reuters deux personnes directement au fait des discussions.

Cette perspective a porté le secteur bancaire, dont l'indice Stoxx 600 a progressé de 0,84%, soit la plus forte hausse sectorielle en Europe.

Parallèlement, les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro se sont orientés en hausse, à plus de 0,31% pour le dix ans allemand, qui était tombé en début de séance sous le seuil de 0,3%.

CALME AVANT LA TEMPÊTE À WALL STREET

Sur le marché des changes, les informations de Reuters sur la BCE ont dopé l'euro, qui avait déjà grimpé tôt dans la matinée jusqu'à 1,2092, un plus haut depuis décembre 2014, dans la foulée des annonces de la BCE et de son président, Mario Draghi, la veille. et

L'euro a ensuite effacé ses gains, notamment après l'annonce de la révision en hausse des stocks de grossistes aux Etats-Unis au mois de juillet. La devise unique est désormais quasi-stable face au dollar, autour de 1,2030 dollar.

De son côté, l'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, a réduit ses pertes (-0,4%) après être tombé à son plus bas niveau depuis début janvier 2015.

La devise américaine reste néanmoins pénalisée par les déclarations de William Dudley, le président de la Fed de New-York, qui a jugé qu'il était "trop tôt" pour dater la prochaine hausse de taux de la Fed.

A Wall Street, les indices actions évoluent dans le calme avant l'arrivée de l'ouragan Irma, attendue ce week-end sur la Floride, qui pourrait dévaster une partie du sud-est des Etats-Unis, selon le chef de l'Agence fédérale des situations d'urgence (FEMA). L'indice S&P 500 évolue autour de l'équilibre (-0,03%).

L'attention se porte aussi sur l'ouragan José, qui est passé vendredi en catégorie 4 sur l'échelle de Saffir-Simpson et qui se trouve à l'est des Caraïbes.

La saison des ouragans perturbe par ailleurs le marché pétrolier, pénalisé par l'impact sur la demande des arrêts de raffineries dans le golfe du Mexique pour cause d'ouragans à répétition. Le Brent perd 0,3% à 54,34 dollars le baril et le brut léger américain recule de 1,5% à 48,33 dollars.

CHUTE DES COURS DES MÉTAUX

La forte baisse des cours des métaux - de 4,57% pour le nickel et de 2,83% pour le cuivre - a plombé le secteur des ressources de base, dont l'indice Stoxx 600 a perdu 1,79%.

Les investisseurs ont réagi à l'annonce d'un ralentissement des exportations chinoises au mois d'août.

A Paris, PSA a chuté de 3,14% alors que le constructeur automobile a démenti des informations du Monde selon lesquelles il serait mis en cause par la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF) qui l'accuse d'avoir vendu près de deux millions de véhicules équipés de moteurs frauduleux en matière d'émissions polluantes. Le groupe a dit qu'il allait porter plainte pour violation du secret de l'instruction.

L'annonce des modifications de la composition des indices CAC 40 et SBF 120 s'est traduite par de fortes variations des valeurs concernées: Nokia, qui sortira du CAC le 18 septembre, a perdu 3,5% tandis que STMicroelectronics, qui le remplacera, a pris 0,78%.

De leur côté, ALD (+3,6%), Maisons du Monde (+1,3%) et Fnac Darty (+2,01%) vont faire leur entrée au SBF 120 en remplacement de Nokia et d'Ipsos (+0,19%).

Hermès International, régulièrement cité parmi les candidats potentiels à une entrée au CAC, a cédé quant à lui 2,6%.

(édité par Juliette Rouillon)