Les anti-Houthis poursuivent leur progression au Yémen

SANAA (Reuters) - Un mois après avoir repris la ville d'Aden, les forces loyales au gouvernement yéménite en exil ont poursuivi leur progression dimanche dans la ville de Taïz (centre), a-t-on appris auprès des autorités locales. La citadelle qui surplombe la ville de même qu'un bâtiment des services de renseignement ont été repris au terme de combats contre les miliciens chiites Houthis et leurs alliés issus de l'armée. Ces derniers contrôlent toujours deux bases militaires. La ville de Taïz est la cible de frappes aériennes et de combats de blindés depuis que des milices tribales hostiles aux rebelles chiites, avec l'appui de l'aviation de la coalition mise en place par l'Arabie saoudite, ont pris les armes en avril. Leur progression confirme le renversement de la situation au Yémen. Les rebelles chiites houthis, qui tiennent la capitale, Sanaa, depuis bientôt un an, avaient accentué leur emprise sur le pays en arrivant jusqu'à Aden, le grand port du Sud, contraignant fin mars le président Abd-Rabbou Mansour Hadi à fuir en Arabie saoudite. Ryad et ses alliés sunnites, qui voient la main de l'Iran derrière la rébellion chiite, ont déclenché alors une offensive aérienne et livré des armes et des équipements aux forces locales. Depuis un mois, la contre-offensive du front anti-Houthis progresse. Plusieurs provinces du Sud ont été reprises. A Sanaa, où la situation s'était calmée ces derniers temps, des habitants ont fait état de frappes aériennes saoudiennes, les premières depuis près d'un mois. Le principal aéroport militaire de la capitale de même qu'un dépôt d'armes ont été visés. Plus de 4.300 personnes ont péri depuis la fin mars au Yémen, où la situation humanitaire est jugée "catastrophique" par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). (Mohammed Ghobari; Henri-Pierre André pour le service français)