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Les agriculteurs remontés contre le gouvernement sur la PAC

Les syndicats d'agriculteurs ont unanimement condamné l'annonce jeudi par le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, d'un transfert de crédits de la Politique agricole commune (PAC) 2018, dénonçant une mesure "inacceptable". /Photo prise le 18 juillet 2017/REUTERS/Pascal Rossignol

PARIS (Reuters) - Les syndicats d'agriculteurs ont unanimement condamné l'annonce jeudi par le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, d'un transfert de crédits de la Politique agricole commune (PAC) 2018, dénonçant une mesure "inacceptable". L'Etat va notifier le 1er août à la Commission européenne du transfert de 4.2% des montants des crédits du premier pilier de la PAC, qui concerne les aides à la production, vers le pilier qui regroupe des dispositifs de soutien ciblés pour aider les zones difficiles ou encore l'agriculture biologique. "C'est un très mauvais signal", déplore la FNSEA, évoquant un "hold-up inacceptable". "Stéphane Le Foll et le précédent gouvernement ont laissé en héritage une énorme ardoise de 853 millions d'euros ! (...) Pour sortir de cette impasse, plutôt que d'honorer la continuité de l'engagement de l'Etat en trouvant les ressources nécessaires sur le budget national, Stéphane Travert annonce un prélèvement de 4,2 % sur les soutiens directs perçus par les agriculteurs", regrette dans un communiqué le syndicat majoritaire. Le ministre a souligné dans un communiqué que ces choix étaient motivés par "sa volonté que les crédits de la PAC servent l’ensemble de l’agriculture française, avec une attention particulière aux zones les plus défavorisées et aux secteurs fragiles comme l’élevage, et accompagnent encore mieux les différents modèles de production". Au contraire, pour la Confédération paysanne le gouvernement "fait le choix dangereux de léser la grande majorité des paysans au bénéfice d’une minorité (...) en ne majorant pas davantage" les petites exploitations. De même, pour la Coordination rurale ce transfert "revient à prendre dans la poche des agonisants pour soutenir les mourants !" "Ce n'est plus aux agriculteurs de continuer à payer les erreurs politiques de leurs gouvernants. (...) C’est à l'État d’assumer ses responsabilités tant dans ses mauvais choix en matière de politique agricole commune que dans la gestion délibérément cavalière de ses budgets agricoles", ajoute le syndicat dans un communiqué. (Cyril Camu, édité par Yves Clarisse)