Les actions repartent, les taux s'apaisent, l'euro flambe

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes repartent de l'avant vendredi à mi-séance et Wall Street est annoncée dans le vert à l'ouverture tandis que les rendements des emprunts d'Etat se calment et que l'euro s'envole sur des espoirs de voir Angela Merkel réussir à former un gouvernement de coalition en Allemagne.

À Paris, le CAC 40 prend 0,31% à 5.505,33 points vers 11h25 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,24%, comme le FTSE à Londres.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 0,12%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,31% et le Stoxx 600 de 0,16%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse après les records inscrits la veille.

Les actions prospèrent malgré la flambée de l'euro, qui a dépassé 1,21 dollar pour la première fois depuis trois ans (+0,8%) après l'annonce d'un projet d'accord de coalition entre les chrétiens-démocrates de la CDU-CSU et les sociaux-démocrates du SPD, qui doit désormais donner lieu à des négociations formelles avant la formation d'un gouvernement.

La monnaie unique avait déjà pris 0,72% jeudi en réaction à la publication du compte rendu des débats du dernier Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), qui a ravivé les interrogations sur le changement de discours de l'institution et un possible durcissement de sa politique monétaire dans les mois à venir.

Ces "minutes" au ton plus offensif qu'attendu ont aussi favorisé la remontée des rendements obligataires, qui se calment vendredi : le dix ans allemand, référence pour la zone euro, se replie sous 0,52% après un pic à près de 0,54%, au plus haut depuis début août. L'OAT française de même échéance suit le mouvement, reculant de près de deux points de base à 0,86%.

Après les annonces de la BCE, les intervenants sur le marché monétaire, qui tablaient plutôt jusqu'à présent sur une hausse des taux d'intérêt dans la zone euro en 2019, évaluent désormais à 70% la probabilité d'un relèvement avant la fin de l'année.

L'AUTOMOBILE ACCÉLÈRE

Côté actions, le secteur automobile se distingue avec une hausse de 1,46%, tiré par le bond de 26,57% de l'équipementier britannique GKN, qui a annoncé avoir rejeté une offre d'achat de son concurrent Melrose (+4,98%).

Carrefour prend 1,32% en réaction à l'annonce de son entrée à hauteur de 17% au capital du spécialiste du déstockage en ligne Showroomprivé. Ce dernier bondit de 48,34%.

Autre valeur en vue, Fiat Chrysler Automobiles gagne 3,47% et a inscrit un nouveau plus haut historique. Le groupe italo-américain a annoncé le transfert en 2020 aux Etats-Unis de la production de pick-up actuellement assemblés au Mexique.

A la baisse, Vivendi cède 1,65% après avoir abaissé sa prévision de résultat opérationnel ajusté 2017 pour intégrer le coût de l'accélération de la restructuration de Canal+.

Kering perd pour sa part 0,59% au lendemain de l'annonce de la distribution à ses actionnaires de 70% du capital de sa filiale Puma (-5,92%). Le titre avait d'abord ouvert en hausse et inscrit un record à 415 euros.

A Wall Street, où les trois principaux indices ont battu jeudi leurs records, la séance s'annonce animée sur le front des indicateurs, avec les chiffres des prix à la consommation et des ventes au détail à 13h30 GMT, comme sur celui des résultats avec la publication, avant l'ouverture, des comptes de JPMorgan Chase et de Wells Fargo.

Sur le marché pétrolier, les cours sont en léger repli après les pics de plus de trois ans atteints la veille. Le Brent revient vers 69 dollars le baril après avoir atteint 70,05 jeudi et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se replie autour de 63,40 dollars après être monté la veille à 64,77 dollars, son plus haut niveau depuis fin 2014.

(avec Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)