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Les actions poussées vers leurs plus hauts grâce aux résultats

Plusieurs entreprises sont au plus haut en Bourse, dopées par des résultats trimestriels meilleurs que prévu grâce à la faiblesse du pétrole et à des effets de changes favorables, et cette tendance devrait s'intensifier d'ici la fin de l'année, selon des gérants et analystes interrogés par Reuters. /Photo d'archives/REUTERS/Dado Ruvic

par Alexandre Boksenbaum-Granier

PARIS (Reuters) - Plusieurs entreprises sont au plus haut en Bourse, dopées par des résultats trimestriels meilleurs que prévu grâce à la faiblesse du pétrole et à des effets de changes favorables, et cette tendance devrait s'intensifier d'ici la fin de l'année, estiment des gérants et analystes interrogés par Reuters.

Après la publication d'une trentaine d'entreprises du Stoxx 600, 64% d'entre elles ont fait état de résultats meilleurs qu'attendu au premier trimestre et 58% d'un chiffre d'affaires au-dessus des attentes, contre, habituellement, des ratios de respectivement 48% et 53%, montre une étude Thomson Reuters publiée en fin de semaine dernière.

"La moindre bonne nouvelle de la part d'une entreprise se traduit par une amplification de la hausse", observe Frédéric Jamet, directeur de la gestion de State Street Global Advisors France.

"On a atteint un plus haut pour certaines actions car on est dans un environnement de taux bas et une croissance mondiale solide. Mais cela ne signifie pas du tout que l'on a atteint un haut de marché", juge le gérant.

A la Bourse de Paris, Pernod Ricard, Michelin, Seb, Somfy, BIC, ou encore Mauna Kea Technologies ont inscrit de nouveaux plus hauts historiques ou en sont tout proche, avec dans certains cas des variations très marquées suite à leurs publications trimestrielles.

"On observe déjà les premiers effets du QE de la BCE dans les publications des entreprises avec des effets devises très favorables. Les investisseurs avaient anticipé des effets du QE sur les entreprises avec une baisse de l'euro et une progression de l'activité et c'est exactement ce qui est en train de se réaliser", constate Joffrey Ouafqa, gérant chez Auris Gestion Privée.

"LE MARCHÉ VA CASSER SES PLUS HAUTS"

"Cela arrive assez tôt alors que le QE n'a été officiellement lancé que début mars. Mais c'est plutôt encourageant car cela signifie que les effets vont aussi se poursuivre sur le deuxième trimestre", estime-t-il.

La BCE a lancé un programme d'assouplissement quantitatif (QE) destiné à relancer le crédit et l'activité en zone euro.

Cette décision a permis à l'euro de tomber à un plus bas de 12 ans face au billet vert à moins de 1,05 dollar (1,0456) le 16 mars et aux actions de la région d'enregistrer leur meilleur premier trimestre depuis 1998, avec notamment un gain de 18% pour l'indice SBF 120 dividendes réinvestis.

"Maintenant, la hausse du marché va être liée aux résultats des entreprises (...) Le marché va casser ses plus hauts", considère Louis Bert, directeur général délégué en charge des gestions chez Dorval Finance.

Les gérants espèrent que la saison des résultats du premier trimestre permettra de constater le redressement de l'économie et valider ainsi les flux acheteurs enregistrés depuis le début de l'année vers les actions européennes.

Selon Bank of America Merrill Lynch citant des données mondiales d'EPFR Global, société spécialisée dans le suivi des flux, les fonds en actions européennes ont collecté 50,34 milliards de dollars (48 milliards d'euros) au premier trimestre.

Les investisseurs saluent également les premiers relèvements de prévisions de croissance des résultats par les analystes.

"Le T1 va donner le la pour le reste de l'année", assure Louis Bert. "L'alignement des planètes est parfait pour les sociétés avec la faiblesse des taux, l'euro et le pétrole. Cela crée un cercle vertueux et devrait soutenir les entreprises pour les 12 à 18 prochains mois."

Les analystes anticipent une accélération de la hausse du marché avec les publications des sociétés qui devraient continuer de surprendre favorablement étant donné leur niveau élevé de levier opérationnel, après avoir fortement réduit leurs coûts, et les baisses de l'euro et des cours du pétrole intervenues au second semestre 2014.

(Alexandre Boksenbaum-Granier, édité par Jean-Michel Bélot)