Les actions montent en Europe en dépit de l'euro fort

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Après des premiers échanges dans le rouge, les principales Bourses européennes évoluent en petite hausse lundi dans la matinée, en dépit du renchérissement de l'euro, qui évolue à un pic de deux mois face au dollar, ce qui favorise une baisse des rendements obligataires de la région.

À Paris, l'indice CAC 40 avance de 0,29% à 5.406,14 points vers 09h15 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,33% et à Londres, le FTSE prend 0,32%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro progresse de 0,37%, le FTSEurofirst 300 monte de 0,3% et le Stoxx 600 s'adjuge 0,25%.

Sur le marchés des changes, l'euro est pratiquement stable face au dollar, autour de 1,1930. Il a touché plus tôt lundi un pic à 1,1957, soit un plus haut depuis la fin septembre.

Si un renchérissement de l'euro est généralement défavorable aux Bourses européennes, les facteurs qui expliquent cette poussée de la devise ont aussi de quoi alimenter l'appétit pour les actions de la région.

La perspective d'une nouvelle "grande coalition" entre le parti de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel et le Parti social-démocrate (SPD) apaise en effet les craintes sur la situation politique en Allemagne.

L'euro profite aussi de la parution récente de plusieurs indicateurs très encourageants sur l'économie de l'union monétaire, un élément également favorable aux actions.

LES RENDEMENTS OBLIGATAIRES BAISSENT EN EUROPE

Ce contexte est aussi positif pour les marchés obligataires de la région, puisqu'un renforcement de l'euro freine l'inflation et est de nature à inciter la Banque centrale européenne (BCE) à garder une politique monétaire accommodante.

Les rendements obligataires de la zone euro, et particulièrement ceux d'Europe du Sud, sont ainsi en nette baisse, ce qui traduit une hausse de la demande des investisseurs pour cette classe d'actifs.

Le rendement à 10 ans des taux souverains italiens recule de quatre points de base, à 1,785%. Celui du Bund allemand de même échéance perd deux points de base, à 0,352%.

Le retour des investisseurs américains, après le long week-end de Thanksgiving, devrait par ailleurs permettre de dicter une tendance plus claire sur les marchés d'actions.

La Bourse de New York a terminé vendredi en hausse la séance raccourcie du "Black Friday", le S&P 500 et le Nasdaq battant leurs records à la faveur d'une hausse d'Amazon et des valeurs de la distribution avec le bon départ de la période commerciale des fêtes de fin d'année aux Etats-Unis.

Cette progression n'a toutefois pas profité aux places boursières en Asie, où le Nikkei a perdu 0,24% et l'indice composite de la Bourse de Shanghai a cédé 0,92%.

LES SEMI-CONDUCTEURS À LA PEINE

Aux valeurs en Europe, Euler Hermes bondit de 20,68% pour s'aligner sur le prix de l'offre d'Allianz (+0,58%), qui a proposé de racheter le solde du capital qu'il ne détenait pas encore dans l'assureur-crédit.

En tête du Stoxx 600, Ingenico (+3,14%) profite d'un relèvement du conseil de Morgan Stanley à "pondération en ligne" contre "sous-pondérer".

A l'inverse, le compartiment des semi-conducteurs baisse dans le sillage de leurs homologues en Asie, après une note défavorable de Morgan Stanley qui estime que le dynamisme du secteur risque bientôt de s'essouffler.

A Paris, STMicroelectronics perd 0,58%, parmi les plus fortes baisses du CAC 40. Le suisse AMS chute de 5,23%, lanterne rouge du Stoxx 600.

Le groupe bancaire Julius Baer lâche 4,4% après l'annonce du départ de son directeur général qui rejoint la société de gestion Pictet.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut sont orientés légèrement à la baisse mais pourraient remonter dans la perspective de la réunion de l'Opep, jeudi à Vienne, qui pourrait déboucher sur une prolongation des accords d'encadrement de la production afin de soutenir les prix.

(édité par Patrick Vignal)