Les actions montent en attendant l'inflation américaine

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent dans le vert mercredi à mi-séance et Wall Street devrait suivre le mouvement, signalent les contrats a terme, même s'il faudra attendre 13h30 GMT, heure prévue de la publication des statistiques mensuelles des prix à la consommation aux Etats-Unis, pour voir s'y dessiner la tendance.

À Paris, le CAC 40 prend 0,67% à 5.143,65 points vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,61% et à Londres, le FTSE avance de 0,68%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 0,61%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,56% et le Stoxx 600 de 0,66%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de l'ordre de 0,5% mais la publication, une heure avant l'ouverture, des chiffres de l'inflation pourrait modifier la donne.

La Bourse de New York a signé mardi une troisième clôture positive d'affilée, le Standard & Poor's 500 (+0,26%) portant à 3,17% son rebond depuis jeudi.

Les chiffres de l'inflation américaine en janvier constituent toutefois une échéance clé pour des marchés devenus hypersensibles ces dernières semaines au risque de remontée des taux d'intérêt.

Le consensus Reuters table sur une hausse des prix à la consommation aux Etats-Unis de 0,3% sur un mois et sur un ralentissement en rythme annuel à 1,9% contre 2,1% en décembre, tandis que l'inflation de base ("core", hors énergie et alimentation) devrait être de 0,2% sur un mois et de 1,7% sur un an.

"Un chiffre 'core' de 0,2% maintiendrait le taux 'core' sur trois mois en rythme annualisé au-dessus de 2,0%, ce qui pourrait affoler ceux qui craignent de voir l'inflation déraper", écrivent les économistes de Société générale, qui ajoutent toutefois qu'un ralentissement du chiffre global pourrait apaiser en partie les craintes inflationnistes.

REXEL BRILLE, CRÉDIT AGRICOLE SOUFFRE

En attendant, la matinée en Europe a été rythmée par des chiffres de croissance: le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 2,9% sur un an en Allemagne et de 2,7% dans l'ensemble de la zone euro au quatrième trimestre de l'an dernier, ce qui confirme la solidité de la reprise dans l'union monétaire.

Sur les marchés obligataires, les rendements des emprunts d'Etat se détendent encore légèrement ou se stabilisent. Le dix ans américain évolue ainsi autour de 2,83%, à distance respectable du pic de quatre ans touché lundi à 2,902%. Les rendements européens suivent le mouvement, le dix ans allemand retombant sous 0,74% et le français naviguant autour de 0,98%.

Le dollar se stabilise face à un panier de référence, ayant désormais effacé la quasi-totalité de ses gains de la semaine dernière.

L'euro est stable lui aussi, autour de 1,235 dollar, le grand gagnant du jour étant le yen, qui a touché un pic de 15 mois face au billet vert à 106,85 yens pour un dollar, profitant des spéculations sur un possible resserrement futur de la politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ).

Sur les marchés actions européens, pratiquement tous les secteurs sont en hausse, à l'exception de l'énergie, qui recule de 0,24% sur fond de repli des cours du pétrole..

Plus forte hausse du Stoxx 600, Rexel gagne 8,2% après ses résultats annuels, marqués par le retour à la croissance organique, et la confiance affichée par le groupe pour 2018.

L'un des plus nets replis de l'indice large européen (-3,29%) est pour Crédit agricole dont les résultats du quatrième trimestre ont pâti de charges fiscales exceptionnelles, d'un environnement de taux bas et de renégociations de crédits.

La progression la plus spectaculaire à Paris est pour la biotech DBV Technologies, qui bondit de 40,61% après avoir reçu le feu vert pour demander l'homologation aux Etats-Unis du Viaskin Peanut, son traitement de l'allergie à l'arachide.

(Avec Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)