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Les actions marquent le pas dans l'attente de la Fed

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en ordre dispersé et dans des marges étroites mercredi en début de séance dans l'attente des décisions de la Réserve fédérale et d'éventuelles indications sur l'évolution de sa politique monétaire dans les prochains mois.

La prudence de mise avant ce rendez-vous clé est également favorisée par le retour sur le devant de la scène du dossier des tensions commerciales, les Etats-Unis devant publier vendredi une liste de 50 milliards de dollars (42,5 milliards d'euros) de produits chinois menacés de droits de douane de 25%.

À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,16% à 5.462,12 points vers 08h10 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,25% et à Londres, le FTSE recule de 0,15%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,15% et le FTSEurofirst 300 0,12% tandis que le Stoxx 600 grappille 0,02%.

La Fed publiera à 18h00 GMT les conclusions de deux jours de débats du Federal Open Market Committee (FOMC), son comité de politique monétaire, et son président, Jerome Powell, tiendra une demi-heure plus tard une conférence de presse.

Les investisseurs surveilleront de près les "dot plots", la synthèse des anticipations des membres du FOMC en matière d'évolution des taux, et guetteront dans la formulation du communiqué et les propos de Jerome Powell d'éventuels indices sur la possibilité de quatre hausses de taux au total cette année, au lieu des trois attendues initialement.

"Nous sommes toujours dans un processus de normalisation de la politique monétaire, parfaitement logique et peu inquiétant. Nous sommes davantage concernés par l'évolution des taux longs qui oscillent autour des 3%", explique Emmanuel Auboyneau, gérant associé d'Amplegest. "Une accélération serait dangereuse pour l'ensemble des marchés financiers. Nous attendons des précisions de Jerome Powell sur ce sujet."

"L'Europe est encore loin de ces préoccupations", ajoute-t-il. "L'économie est en début de cycle et l'inflation, si elle remonte légèrement, reste très mesurée. Le timing est idéal pour annoncer jeudi la fin progressive du 'quantitative easing', qui n'a pas vocation à durer trop longtemps."

La Banque centrale européenne (BCE) pourrait en effet annoncer jeudi, à l'issue de la réunion du Conseil des gouverneurs à Riga, le calendrier de l'arrêt de ses achats d'actifs après le mois de septembre.

LE SECTEUR EUROPÉEN DES PAIEMENTS EN VEDETTE

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans est quasi stable autour de 2,96%. Les rendements européens, eux, sont orientés à la baisse, celui du Bund allemand à dix ans revient sous 0,48%.

La baisse la plus marquée est toutefois pour les rendements italiens, après les déclarations jugées rassurantes du ministre des Affaires européennes Paolo Savona selon lesquelles l'euro est "indispensable". La perspective de la nomination de cet eurosceptique au poste de ministre de l'Economie avait effrayé les marchés fin mai.

L'euro est en légère hausse face au dollar à 1,1735 et l'indice dollar, qui mesure l'évolution de la devise américaine face à un panier de devises de référence, prend 0,16%, sur sa lancée des trois dernières séances.

En Asie, la Bourse de Tokyo a fini en hausse de 0,38% mais les marchés chinois ont cédé près de 1%, plombés d'une part par la chute de l'action ZTE pour sa première séance après deux mois de suspension (-40,63% à Hong Kong, -10%, la limite autorisée, à Shenzhen) et d'autre part par la perspective des nouveaux droits de douane américains.

Sur les marchés européens, le compartiment du pétrole et du gaz accuse l'une des plus fortes baisses sectorielles (-0,44%); les cours du brut reculent après l'annonce par l'American Petroleum Institute (API) d'une hausse des stocks aux Etats-Unis.

A la hausse, les valeurs technologiques progressent de 1,3%, dopées entre autres par les spécialistes du traitement des paiements comme Ingenico (+3,70%) et Temenos (+2,21%), après le succès de l'entrée en Bourse du néerlandais Adyen: le titre s'échange à plus de 425 euros, plus de 75% au-dessus du prix d'introduction (240 euros), lui-même fixé en haut de fourchette. La valorisation du groupe dépasse ainsi 12 milliards d'euros.

A Paris, la plus forte hausse du SBF 120 est pour ADP, qui prend 4,85% après l'annonce par le gouvernement de son intention de lancer dès que possible, soit en fin d'année ou début 2019, le désengagement de l'Etat du capital.

Engie, également concerné, abandonne 0,37%.

A Madrid, Inditex, le propriétaire de Zara, cède 2,11% après une ouverture dans le vert. Le groupe a fait état d'une amélioration de sa marge au premier trimestre de son exercice fiscal décalé.

(Édité par Patrick Vignal)