Les actions hésitent, le risque reflue, les tensions demeurent

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes hésitent lundi à mi-séance et Wall Street est attendue en hausse modérée, les investisseurs paraissant minimiser le risque géopolitique après les tirs de missiles occidentaux du week-end en Syrie.

Les tensions demeurent cependant entre le monde occidental et la Russie mais aussi la Chine, ce qui limite encore l'appétit pour les actifs risqués.

À Paris, le CAC 40 est stable (-0,1%) à 5 309,76 points à 10h40 GMT. À Francfort, le Dax est lui aussi pratiquement inchangé tandis qu'à Londres, le FTSE recule de 0,47%, pénalisé notamment par la hausse de la livre sterling, qui a atteint face au dollar son plus haut niveau depuis le 25 janvier à 1,4304.

La devise britannique bénéficie du recul du billet vert, qui perd 0,3% face à un panier de référence, mais aussi des anticipations d'un relèvement le mois prochain par la Banque d'Angleterre de son taux directeur.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,2%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,06% et le Stoxx 600 0,15%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,6% à 0,7%. La tendance pourrait toutefois évoluer avec la publication, avant l'ouverture, des résultats trimestriels de Bank of America.

Après les tirs de missiles américains, britanniques et français de samedi contre des installations militaires et chimiques syriennes, les craintes d'une escalade militaire ont été en partie apaisées par les déclarations des capitales occidentales.

"Les marchés semblent interpréter le 'mission accomplished' tweeté par Donald Trump comme un signe que les bombardements en Syrie sont achevés", résume Stéphane Déo, de LBPAM.

La diminution au moins temporaire des craintes d'escalade se traduit par une remontée des rendements obligataires: le dix ans allemand ressort à 0,547%, au plus haut depuis trois semaines, contre 0,515% en fin de journée vendredi avant les frappes, et son équivalent américain prend lui aussi plus de trois points de base, à 2,861% contre 2,828%.

La tension n'a pour autant pas totalement reflué: dimanche, le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré que de nouvelles frappes occidentales contre la Syrie entraîneraient un chaos mondial et Washington devrait annoncer dans la journée de nouvelles sanctions visant des entreprises russes soupçonnées de liens avec l'arsenal chimique syrien.

WPP RECULE, WHITBREAD BONDIT

Autre dossier en suspens: celui du risque commercial entre les Etats-Unis et la Chine. S'il a été momentanément relégué au second plan par les préoccupations géopolitiques, il pourrait revenir sur le devant de la scène cette semaine à l'occasion des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington.

Côté macroéconomie, les investisseurs attendent entre autres à 12h30 GMT les chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis en mars, mais surtout, mardi, ceux de la croissance chinoise.

Le marché pétrolier est en net repli, le Brent et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cédant plus de 1%. Au reflux des tensions géopolitiques est venue s'ajouter l'annonce, vendredi, d'une augmentation du nombre de forages en exploitation aux Etats-Unis selon le recensement hebdomadaire de Baker Hughes.

Aux valeurs en Europe, le géant britannique de la publicité WPP cède 5,22%, l'une des plus fortes baisses du Stoxx 600, après l'annonce du départ de son fondateur et directeur général, Martin Sorrell, conséquence de l'ouverture d'une enquête sur des soupçons d'emploi inapproprié des finances de l'entreprise. A Paris, son grand concurrent Publicis perd 0,39%.

Le groupe britannique d'hôtellerie et de restauration Whitbread, propriétaire entre autres de la chaîne de cafés Costa, bondit de 6,66%, la plus forte hausse du Stoxx 600, après la montée à son capital du fonds activiste Elliott, devenu son premier actionnaire.

Du côté du CAC 40, la plus forte hausse est pour STMicroelectronics, qui prend 1,92% à la suite d'une note de Barclays positive pour les perspectives du secteur des semi-conducteurs au second semestre, dont profite également AMS (+1,44%).

(Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)