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Les actions européennes en repli après trois séances de hausse

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent dans le rouge en début de séance vendredi, le repli marqué du yuan et des actions en Chine et le ton toujours dur de Pékin envers Washington favorisant les prises de bénéfice après trois séances consécutives de hausse.

À Paris, le CAC 40 perd 0,31% à 5.431,41 points après une heure d'échanges. À Francfort, le Dax cède 0,61% et à Londres, le FTSE 100 recule de 0,27%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,41%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,4% et le Stoxx 600 de 0,44%.

Le CAC 40 et le Dax avaient repris plus de 3,5% sur les trois séances précédentes, le FTSE-100 2,65% et le Stoxx 600 près de 2,8%.

"Le CAC 40 a joué au yoyo depuis le début de la semaine au gré des rebonds de la guerre commerciale et des inquiétudes à l'égard du cycle économique", rappelle Saxo Banque. Or, sur le front du commerce, en l'absence de discussions directes, le discours chinois reste offensif: la presse officielle de Pékin écrit ce vendredi que les Etats-Unis ne sont pas sincères sur leur volonté de reprendre les discussions et estime que leurs récentes décisions ont dégradé le climat des négociations.

A Wall Street, si la séance de jeudi a profité d'indicateurs économiques et de résultats de sociétés supérieurs aux attentes, les grands indices américains restent dans le rouge sur la semaine.

VALEURS

L'indice Stoxx européen de l'automobile accuse la plus forte baisse sectorielle en matinée et il a désormais quasiment effacé les gains engrangés mercredi après les informations sur le probable report de la décision américaine concernant les droits de douane sur les importations de voitures.

Ce report doit en principe être officialisé dans la journée ou samedi par la Maison blanche. En attendant, BMW cède 5,73%, Faurecia 2,53%.

Le secteur bancaire recule quant à lui de 0,67% sur fond de baisse des rendements obligataires.

A noter aussi, la chute de 7,02% de Just Eat et celle de 4,25% de Delivery Hero après l'annonce de l'entrée du géant américain Amazon au capital du spécialiste britannique de la livraison de repas Deliveroo.

A la hausse, Vallourec se distingue à Paris avec un bond de 7,96% au lendemain de ses résultats trimestriels et Easyjet prend 4,42% à Londres après avoir confirmé ses prévisions 2019.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 0,89% tirée par la progression des valeurs technologiques, Sony (+9,89%) en tête après l'annonce de rachats d'actions et d'un accord stratégique avec Microsoft.

L'ambiance était très différente sur les marchés chinois, qui restent pénalisés par le climat de guerre commerciale avec les Etats-Unis.

L'indice SSE Composite de Shanghai a fini la journée sur un repli de 2,48% et le CSI 300 des principales capitalisations de Chine continentale a abandonné 2,54%.

Le SSE Composite a cédé 1,9% sur la semaine, sa quatrième baisse hebdomadaire consécutive.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en hausse jeudi pour la troisième séance consécutive, à la faveur de solides résultats trimestriels et d'indicateurs économiques meilleurs que prévu qui ont relégué au second plan les effets négatifs des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

L'indice Dow Jones a gagné 214,66 points, soit 0,84%, à 25.862,68, soutenu par Cisco (+6,66%) et Walmart (+1,43%).

Le S&P-500, plus large, a pris 25,36 points ou 0,89% à 2.876,32, revenant à moins de 2% de son record du 30 avril. Le Nasdaq Composite s'est adjugé de son côté 75,90 points (0,97%) à 7.898,05.

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, se redresse légèrement à -0,095%, après avoir débuté la journée à -0,11%. Mais il reste proche de ses récents plus bas de deux ans et demi; tandis que les rendements français (0,2879%) et espagnol (0,864%) s'acheminent vers leur repli hebdomadaire le plus marqué depuis deux mois.

Sur le marché américain, les indicateurs meilleurs qu'attendu publiés jeudi (inscriptions au chômage, mises en chantier et indice "Philly Fed") et la progression de Wall Street ont fait reculer les cours des obligations, ce qui s'est traduit par une remontée des rendements des bons du Trésor, à 2,40% pour le dix ans.

CHANGES

Le fait marquant sur le marché des devises reste la faiblesse du yuan chinois: toujours affecté lui aussi par la persistance des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, il a enfoncé le seuil symbolique de 6,90 pour un dollar avant de se redresser à la faveur des informations de Reuters selon lesquelles la Banque populaire de Chine ne le laissera pas tomber jusqu'à 7 pour un dollar.

La devise américaine, elle, reste proche de son plus haut niveau depuis deux semaines, atteint jeudi face à un panier de devises de référence grâce au soutien que lui ont apporté les tout derniers indicateurs américains.

L'euro, retombé sous 1,1180, reste handicapé par des fondamentaux économiques affaiblis et par les interrogations sur la politique budgétaire italienne à moins de dix jours des élections européennes. La monnaie unique a touché jeudi, à 1,1166 dollar, son plus bas niveau depuis dix jours.

La livre sterling, elle, est tombée à un plus bas de trois mois avec le retour sur le devant de la scène des craintes d'un Brexit sans accord négocié avec l'Union européenne. Selon la BBC, les discussions entre le gouvernement et l'opposition travailliste vont s'achever sans avoir pu déboucher sur un compromis.

PÉTROLE

Les cours du brut restent orientés à la hausse et s'acheminent vers une performance hebdomadaire positive après deux semaines consécutives de baisse, les tensions au Yémen ou en lien avec ce conflit restant le principal facteur d'animation du marché.

Le Brent s'échange à près de 72,80 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) autour des 63 dollars.

(Édité par Juliette Rouillon)