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Les actions et l'euro repartent de l'avant après les PMI flash

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes progressent à mi-séance vendredi et Wall Street est attendue sur la même tendance, un rebond qui devrait limiter le net recul des grands indices sur l'ensemble de la semaine, la pire depuis trois mois pour les marchés actions.

La journée est aussi marquée par la remontée de l'euro après des indicateurs économiques jugés rassurants et par la hausse marquée du pétrole face à la perspective d'une augmentation moins forte qu'attendu de l'offre mondiale de brut au cours des prochains mois.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,8% à 5.358,61 points vers 10h40 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,49% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,82%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,76%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,78% et le Stoxx 600 de 0,74%.

Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent une progression d'environ 0,4%. Le Dow Jones, a cédé 0,8% jeudi, sa huitième baisse consécutive. "Il faut remonter à 40 ans pour retrouver une série plus longue", souligne Mirabaud Securities.

Le Dow a perdu 2,5% sur les quatre premières séances de la semaine. Le Stoxx 600, le CAC 40 et le Dax s'acheminent de leur côté vers leur repli hebdomadaire le plus marqué depuis mars, tout comme l'indice mondial MSCI.

Le rebond du jour profite notamment des chiffres meilleurs qu'attendu des indices PMI "flash" du secteur des services dans la zone euro, dont le dynamisme fait plus que compenser le ralentissement de la croissance dans le secteur manufacturier.

"Les évolutions divergentes des PMI manufacturiers et des services dressent le tableau d'une économie de la zone euro qui continue de montrer des signes de vigueur intérieure mais est confrontée à des vents contraires de plus en plus forts liés au ralentissement de la demande extérieure", explique Moritz Degler, économiste d'Oxford Economics.

Le compartiment automobile, qui a déjà souffert jeudi après l'avertissement sur résultats de Daimler (-0,45%) lié aux droits de douane, est le seul à ne pas profiter du rebond général.

L'OPEP TENTE UN ACCORD

Ce vendredi marque l'entrée en vigueur des droits de douane européens sur une série de produits américains en réponse à l'application par les Etats-Unis de taxes sur l'acier et l'aluminium. Les produits touchés incluent des métaux mais aussi des productions agricoles comme le maïs et des produits manufacturés comme le bourbon et les motos.

Les bons chiffres des PMI des services profitent par ailleurs à l'euro, qui s'apprécie de 0,3% face au dollar à 1,1636, retrouvant son niveau d'il y a huit jours, avant la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Jeudi, la monnaie unique était tombée en séance tout près du seuil de 1,15 dollar.

Les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro sont eux aussi orientés à la hausse, à 0,35% pour le Bund allemand à dix ans, contre 0,33% en fin de séance jeudi.

Ce mouvement profite aux valeurs financières, sensibles à l'évolution des taux: le Stoxx européen des banques progresse de 1,33%, celui de l'assurance de 1,14%.

Les bancaires profitent aussi de la publication des résultats des "stress tests" de la Réserve fédérale américaine, réussis sans difficulté par la

totalité des établissements concernés, européens compris. Parmi ces dernières, Deutsche Bank gagne 1,43%, Santander 1,52% et BNP Paribas 1,09%.

En forme également, les valeurs pétrolières et parapétrolières, à l'instar de TechnipFMC (+2,94%), en tête du CAC, ou Aker BP (+2,79%), l'une des meilleures performances du FTSEurofirst 300, qui profitent de la hausse de plus de 1% des cours du brut.

Le Brent est en effet remonté à plus de 74 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à plus de 66 dollars après les déclarations de responsables de l'Opep réunis à Vienne laissant entendre que la production mondiale pourrait augmenter moins qu'attendu au cours des prochains mois.

Le cartel pétrolier tentera de conclure un accord en vue d'un relèvement de la production malgré l'opposition de l'Iran, qui a menacé de bloquer cette initiative au regard des nouvelles sanctions américaines qui pénaliser ses exportations de brut.

A noter aussi, la hausse marquée des actions et des emprunts d'Etat grecs après l'accord conclu dans la nuit par les ministres des Finances de la zone euro pour alléger la dette publique afin de faciliter la sortie du plan d'aide international.

La Bourse d'Athènes gagne 1,39% et le rendement grec à dix ans recule de 15 points de base à 4,156%.

(Édité par Patrick Vignal)