Publicité

Les actions en ordre dispersé, l'euro et le pétrole montent

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé lundi faute de catalyseur susceptible de dicter une tendance générale, tandis que Wall Street montait et que l'euro atteignait un plus haut de six mois et demi face au dollar après des propos d'Angela Merkel le jugeant "trop faible".

La faiblesse du dollar favorisait par ailleurs la poursuite de la hausse des cours du pétrole à trois jours de la réunion ministérielle de l'Opep à Vienne, qui pourrait déboucher sur une reconduction de l'accord d'encadrement de la production.

À la Bourse de Paris, le CAC 40, qui a passé la majeure partie de la séance dans le vert, a terminé en baisse de 0,03% à 5.322,88 points. Le Footsie britannique a gagné 0,34 % alors que le Dax allemand perdait 0,15%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,29%, le FTSEurofirst 300 comme le Stoxx 600 0,09%.

A Madrid, l'Ibex (-0,39%) a souffert du regain d'incertitude politique après la réélection de Pedro Sanchez, le chef de file de l'aile gauche du Parti socialiste (PSOE), à la tête de ce dernier, dans laquelle certains analystes voient un handicap pour les réformes, ce qui a aussi fait remonter les rendements de la dette espagnole. Le président du gouvernement, Mariano Rajoy, a toutefois exclu des élections anticipées.

A Athènes, la Bourse a fini sur un gain de 0,56%, la réunion des ministres des Finances de la zone euro en cours à Bruxelles semblant devoir déboucher au moins sur le feu vert au versement d'une nouvelle tranche d'aide, faute de consensus pour un allègement du fardeau de la dette.

Le recul marqué du marché italien (-1,15%) s'explique en grande partie part le fait que de nombreuses valeurs se traitent désormais "ex-dividende".

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait dans le vert, portée entre autres par les pétrolières et le secteur de la défense après les accords signés pendant le week-end entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite. Le Dow Jones gagnait 0,36% et le Nasdaq 0,56%.

Aux valeurs en Europe, le groupe suisse de chimie Clariant a pris 3,45% après l'annonce de son rapprochement avec l'américain Huntsman (-1,20%).

LafargeHolcim a pris pour sa part 6,34% après la nomination d'un nouveau directeur général en la personne de Jan Jenisch, qui exerce pour l'instant les mêmes fonctions chez Sika (-4,03%).

Plus forte hausse du Stoxx 600, l'assureur néerlandais Aegon s'est adjugé 6,47%, la cession d'actifs aux Etats-Unis réduisant aux yeux des analystes la probabilité d'un appel au marché.

A la baisse, le groupe belge de biotechnologies UCB a chuté de 18,04% en réaction aux résultats décevants d'une étude clinique d'un traitement de l'ostéoporose.

Le marché des changes a vivement réagi aux propos d'Angela Merkel sur l'euro, qu'elle juge "trop faible" en raison de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), ce qui contribue selon la chancelière au gonflement de l'excédent commercial allemand.

La monnaie unique a littéralement bondi face au dollar après ces déclarations, pour gagner jusqu'à près d'un cent et atteindre 1,1263 dollar, un nouveau plus haut de six mois et demi, avant de céder une partie de ses gains.

Le billet vert, lui, perd de nouveau du terrain face à un panier de référence.

"Le point principal concernant l'euro-dollar, c'est que la tendance est favorable à l'euro en ce moment", explique Georgette Boele, stratège devises d'ABN Amro. "Et quand Merkel tient des propos sur le fait que l'euro est sans doute trop faible, c'est pris comme une raison supplémentaire de le faire monter."

Le pétrole, quant à lui, reste porté par la perspective d'une prolongation, voire d'une amplification de l'accord d'encadrement de la production entre pays Opep et non-Opep. A près de 54 dollars le baril pour le Brent et plus de 50,70 dollars pour le brut léger américain, l'or noir a repris plus de 10% par rapport à ses plus bas du début du mois.

(Marc Angrand, édité par Juliette Rouillon)