Les actions en hausse timide, le dollar et les rendements baissent

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes sont en légère hausse vendredi à mi-séance et Wall Street s'oriente une nouvelle fois vers une ouverture indécise sur fond de turbulences politiques aux Etats-Unis, de tensions commerciales appelées à durer et d'incertitude sur l'évolution de l'inflation, donc des politiques monétaires.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,27% à 5.281,31 points à 11h40 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,51% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,24%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,27%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,5% et le Stoxx 600 de 0,2%.

L'indice de volatilité de l'EuroStoxx, à 14,41, est au plus bas depuis le 1er février.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street sans grand changement au lendemain d'une clôture en ordre dispersé (+0,47% pour le Dow Jones mais -0,2% pour le Nasdaq Composite).

Si la proximité de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (mardi et mercredi prochains) et la probable hausse de taux qui en découlera incitent logiquement à la prudence, l'ambiance sur les marchés est davantage influencée par les interrogations sur la politique commerciale de l'administration américaine et les remous apparents dans l'entourage de Donald Trump.

Dans ce chapitre, les deux derniers rebondissements en date sont l'article du Washington Post selon laquelle le président américain veut révoquer son conseiller à la sécurité nationale, Herbert Raymond McMaster, et celui du New York Times selon lequel le procureur spécial Robert Mueller a engagé une procédure judiciaire pour obtenir des documents des entreprises de la famille Trump, notamment sur leurs relations avec la Russie.

Ces nouvelles interviennent trois jours après le limogeage du secrétaire d'Etat Rex Tillerson et dix jours après la démission du principal conseiller économique du président, Gary Cohn.

Elles nourrissent les inquiétudes sur l'évolution de la politique de la Maison blanche vers un protectionnisme de plus en plus assumé.

"Le caractère imprévisible des grands titres en provenance de Washington à un rythme désormais quasi quotidien contribue certainement à maintenir les marchés sur le fil du rasoir et il n'est guère surprenant que le S&P 500 ait terminé dans le rouge tous les jours depuis le début de la semaine, sa première série de quatre baisses consécutives de l'année", notent les responsables de la stratégie de Deutsche Bank.

Le CAC 40, lui, devrait finir la semaine sans changement et le Stoxx 600 accuser un repli de 0,2%.

NOUVEAUX DOUTES SUR L'INFLATION EN ZONE EURO

Ce contexte pèse aussi sur le dollar, qui abandonne encore 0,19% face à un panier de devises de référence et s'achemine vers une baisse hebdomadaire de près de 0,2% après trois semaines de rebond.

L'euro, lui, poursuit son mouvement de yoyo face au billet vert, autour de 1,2325 dollar.

La monnaie unique n'a pas souffert de la révision à la baisse des chiffres de l'inflation dans la zone euro en février, à 1,1% en rythme annuel contre 1,2% attendu par le marché, ni des déclarations de Peter Praet, l'économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), sur la possibilité que les capacités inexploitées dans la zone euro soient plus importantes qu'estimé jusqu'à présent, ce qui pourrait freiner la remontée des prix.

En revanche, les rendements des emprunts d'Etat de la région ont brièvement accusé le coup: celui du Bund allemand à dix ans est tombé sous 0,56% pour la première fois depuis le 23 janvier avant de se reprendre. Parallèlement, le point mort d'inflation "à cinq ans dans cinq ans", un baromètre des anticipations des investisseurs, est tombé à son plus bas niveau depuis trois mois à 1,6840%.

Côté valeurs, le compartiment des matières premières (+1,01%) affiche la meilleure performance sectorielle en Europe à la faveur de la hausse des cours des métaux, alimentée par la faiblesse du dollar.

Dans l'actualité des résultats, Altice prend 3,22% au lendemain de la publication de ses derniers résultats, qui ont rassuré les analystes. A 8,33 euros, le titre du groupe de télécommunications et de médias accuse toutefois encore une perte de près de 50% par rapport à son niveau de début novembre.

A Francfort, la séance est marquée notamment par les débuts réussis d'Healthineers: la filiale santé de Siemens prend 6,88% par rapport à son prix d'introduction. Sa maison mère gagne 0,92%.

Le marché pétrolier est en légère hausse mais s'oriente vers une baisse sur l'ensemble de la semaine, les cours du brut restant pénalisés par la vigueur de la production américaine.

(Edité par Patrick Vignal)