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Les actions en hausse prudente avant la BCE, attendue sur l'euro fort

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent sur une note prudente jeudi à mi-chemin d'une séance animée par les publications de résultats, dans l'attente des décisions et de la conférence de presse de la Banque centrale européenne (BCE) alors que l'euro s'installe à plus de 1,24 dollar.

Wall Street, où le Dow Jones a fini mercredi sur un nouveau record, est attendue en légère hausse mais les résultats de 3M et Caterpillar attendus avant l'ouverture pourraient influencer la tendance.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,51% à 5.523,07 points à 11h35 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,03% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,08%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,17%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,39% et le Stoxx 600 de 0,12%.

La prudence limite donc les mouvements à moins de deux heures de la conférence de presse de Mario Draghi, le président de la BCE. L'institution ne touchera probablement pas à ses taux d'intérêt mais elle pourrait donner des indices sur l'arrêt de sa politique d'achats de titres (assouplissement quantitatif, QE), attendu en fin d'année ou début 2019.

Mario Draghi devra aussi adapter son discours à l'envolée récente de l'euro sur le marché des changes, la monnaie unique, à 1,2405 dollar, évoluant à son plus haut niveau depuis décembre 2014, avant le lancement de la politique de QE.

"La sortie progressive des mesures accommodantes du côté de la BCE et les tentatives américaines pour affaiblir le dollar afin de repousser l'inévitable ralentissement économique vont certainement compliquer la tâche de l'Italien pour ses derniers mois à la présidence de la BCE", commente Saxo Banque.

DRAGHI ATTENDU SUR LE QE, L'EURO FORT ET SA SUCCESSION

"Pour résumer, les investisseurs vont attendre Draghi sur trois sujets aujourd'hui: l'évolution de la communication de la BCE qui est prévue en mars, sa succession et évidemment l'évolution du taux de change de l'euro", poursuit la banque.

La hausse de l'euro n'a pas empêché l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne d'enregistrer en janvier une hausse inattendue, à 117,6.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat à dix ans allemands est quasi stable à 0,586% après avoir frôlé la barre des 0,6%, sous laquelle il évolue depuis juillet. La vigueur de l'euro pèse par ailleurs sur les anticipations d'inflation "à cinq ans dans cinq ans", un baromètre très suivi des prévisions d'évolution des prix, qui s'éloigne du pic de près de 1,78% atteint en début de semaine.

Au Forum économique mondial de Davos, l'évolution des taux de change est l'un des thèmes dominants de la semaine. Juste avant l'arrivée de Donald Trump, Steven Mnuchin, son secrétaire au Trésor, a assuré que l'administration n'était pas préoccupée par le niveau du dollar, qui poursuit son repli, au plus bas depuis plus de trois ans.

Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, lui a indirectement répondu en rappelant que le niveau des monnaies devait refléter les fondamentaux économiques, une position censée refléter l'avis général au sein du G7.

La faiblesse du billet vert a deux conséquences indirectes sur le marché des matières premières: le prix du baril de Brent a franchi le seuil des 71 dollars pour la première fois depuis décembre 2014 et l'or se traite au plus haut depuis août 2016 à près de 1.360 dollars l'once, portant sa hausse à 10% par rapport à son point bas de la mi-décembre.

SMICRO ET ELIOR MONTENT, LOURDE SANCTION POUR ARYZTA

Aux valeurs en Europe, les investisseurs, sans surprise, sanctionnent plus durement les déceptions qu'ils ne récompensent les bonnes surprises.

Le spécialiste suisse de la boulangerie industrielle Aryzta chute ainsi de 17,54% après avoir fortement réduit sa prévision d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) annuel, désormais attendu en baisse de 15%.

L'éditeur allemand de logiciels d'entreprise Software AG cède quant à lui 7,7%, sa prévision de marge 2018 ayant déçu les analystes.

A Paris, STMicroelectronics, après un début de séance hésitant, se hisse parmi les plus fortes hausses du CAC et prend 1,44%. Les résultats annuels du fabricant franco-italien de semi-conducteurs ont confirmé son redressement et le groupe a mis fin au suspense sur la succession de son PDG en annonçant que le Français Jean-Marc Chéry remplacerait Carlo Bozotti après la prochaine assemblée générale.

Elior gagne 2,89%, l'une des meilleures performances du SBF 120, après l'annonce d'une croissance de 6,3% de son chiffre d'affaires trimestriel et la confirmation de ses objectifs financiers.

(Edité par Blandine Hénault)