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Les actions en hausse après Wall Street, le dollar baisse encore

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent dans le vert en début de séance mardi, regagnant une partie du terrain cédé la veille à la faveur de la clôture positive de Wall Street et d'une actualité des sociétés porteuse, l'attention des investisseurs se tournant désormais vers les résultats des entreprises cotées.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,37% à 5.332,47 points après un peu plus d'une heure d'échanges et à Francfort le Dax prend 0,68%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,31%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,48% et le Stoxx 600 de 0,28%.

A Londres, le FTSE 100 (-0,03%) est à la traîne de la tendance générale, de nouveau pénalisé par la vigueur de la livre sterling: elle a atteint son plus haut niveau face au dollar depuis le référendum de juin 2016 sur la sortie de l'Union européenne et, face à l'euro, elle évolue au plus haut depuis 11 mois. Les chiffres mensuels de l'emploi et des salaires au Royaume-Uni attendus à 08h30 GMT pourraient conforter le scénario d'une nouvelle hausse du taux directeur de la Banque d'Angleterre le mois prochain.

Wall Street a fini en nette hausse lundi (+0,87% pour le Dow Jones, +0,7% pour le Nasdaq), l'optimisme autour des résultats trimestriels ayant pris le pas sur les inquiétudes géopolitiques qui avaient dominé les séances précédentes.

La séance de ce mardi a été plus mitigée en Asie: Tokyo a fini sans tendance et les marchés chinois ont reculé après une série d'indicateurs économiques qui n'apaisent pas les craintes d'un ralentissement de la deuxième économie mondiale. L'indice SSE Composite de la Bourse de Shanghai a cédé 1,39% et fini au plus bas depuis près d'un an.

Certes, la croissance chinoise a atteint 6,8% en rythme annuel au premier trimestre selon les statistiques officielles, un rythme inchangé par rapport aux trois derniers mois de 2017 et un peu supérieur aux attentes (le consensus Reuters donnait 6,7%). Mais les chiffres de la production industrielle du mois de mars ont déçu.

Par ailleurs, la décision du département américain du Commerce d'interdire pour sept ans aux entreprises américaines de vendre des composants au fabricant chinois d'équipements de réseaux ZTE a ravivé les craintes de tensions commerciales.

En Europe, les investisseurs surveilleront à 09h00 GMT l'indice ZEW du sentiment des investisseurs en Allemagne, qui pourrait avoir souffert des tensions commerciales et géopolitiques des dernières semaines.

Le Fonds monétaire international (FMI) doit quant à lui publier à 13h00 GMT ses nouvelles prévisions économiques.

RÉSULTATS ET M&A ANIMENT LA COTE

Aux valeurs à Paris, Casino gagne 1,02% après la publication de son chiffre d'affaires trimestriel, qui marque une stabilisation de la croissance organique des ventes, grâce principalement à une accélération en France.

Ailleurs en Europe, le britannique AB Foods, présent à la fois dans la distribution et l'agroalimentaire, prend 1,67% après ses résultats semestriels et le spécialiste néerlandais de la géolocalisations TomTom bondit de 3,77% après un premier trimestre meilleur qu'attendu.

La plus forte hausse du Stoxx 600 revient au groupe suédois de recouvrement de créances Intrum Justitia, qui bondit de 7,38% après son offre de 3,6 milliards d'euros sur une partie des actifs de l'italien Intesa Sanpaolo.

Egalement dans l'actualité des fusions-acquisitions, Sanofi abandonne 0,08% après l'annonce de l'ouverture de discussions exclusives avec le fonds Advent International en vue de la cession de sa filiale de génériques Zentiva pour 1,9 milliard d'euros.

Bayer gagne 1,92% après l'annonce de la vente de 3,6% de son capital au fonds de Singapour Temasek pour trois milliards d'euros, dans le cadre du financement du rachat de Monsanto.

LE DOLLAR POURSUIT SA BAISSE, LE STERLING TOUJOURS EN FORME

Sur le marché des devises, l'euro a repassé 1,24 dollar pour la première fois depuis le 28 mars, profitant de la faiblesse continue du billet vert, de nouveau affaibli par les préoccupations liées aux tensions commerciales.

L'indice dollar, qui mesure les fluctuations de la devise américaine face à un panier de monnaies de référence, abandonne encore 0,12% après un recul de 0,4% lundi, qui l'a ramené tout près de son plus bas niveau en deux semaines.

Certains cambistes craignent que la question des changes soit l'un des points de friction des discussions entre Donald Trump et le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, lors de la visite officielle de ce dernier à Washington ce mardi et mercredi.

Le Trésor américain a en effet maintenu le Japon sur la liste des pays susceptibles de manipuler leur monnaie dans le rapport semestriel sur les changes publié vendredi. Lundi, Donald Trump s'en est pris à la Chine et à la Russie dans ce dossier.

Sur le marché obligataire, les rendements poursuivent leur remontée: le dix ans allemand s'affiche à 0,535% après un pic de plus de trois semaines lundi à 0,551%.

Aux Etats-Unis, ce sont surtout les rendements courts qui ont progressé lundi après la nomination à la vice-présidence de la Réserve fédérale de Richard Clarida, un économiste réputé "faucon" en matière de politique monétaire. Le deux ans a atteint 2,394%, son plus haut niveau depuis septembre 2008.

Le marché pétrolier est en légère hausse, soutenu par la baisse du dollar et par la persistance des craintes liées au Moyen-Orient, le risque de nouvelles sanctions américaines contre l'Iran restant présent.

(Édité par Véronique Tison)