Les actions continuent sur l'élan donné par l'emploi US

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes progressent lundi à mi-séance et Wall Street est attendue dans le vert, l'appétit pour le risque confirmant son retour après les chiffres mensuels de l'emploi américain, qui ont montré à la fois le dynamisme des créations de postes et une progression contenue des salaires.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,28% à 5.289,38 points vers 11h50 GMT après un pic à 5.302,42 points, son plus haut niveau depuis le 1er mars. À Francfort, le Dax prend 0,67%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,4%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,49% et le Stoxx 600 de 0,4%.

A Londres, le FTSE 100 est pratiquement inchangé, pénalisé par les valeurs minières.

Wall Street devrait débuter la semaine sur la même tendance et amplifier sa progression de près de 1,8% de vendredi, qui a permis au Nasdaq d'inscrire un nouveau record: les contrats à terme sur indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,27% pour le Dow Jones, de 0,22% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,46% pour le Nasdaq.

Les Etats-Unis étant passés dès dimanche à l'heure d'été, Wall Street ouvre désormais à 13h30 GMT pour fermer à 20h00 GMT.

La hausse observée en Europe et attendue à New York a été plus marquée encore sur les marchés asiatiques, qui avaient déjà fermé vendredi au moment de la publication du rapport mensuel du département du Travail américain.

Celui-ci a annoncé à la fois des créations d'emplois plus nombreuses qu'attendu et une hausse des salaires inférieure au consensus, une situation qui confirme le scénario d'une croissance non-inflationniste, idéale pour les marchés actions, qui apaise les craintes d'une accélération de la hausse des taux d'intérêt à quelques jours de la réunion de la Réserve fédérale et qui relègue au second plan les préoccupations liées aux velléités protectionnistes des Etats-Unis.

"Les chiffres modérés des salaires lèvent un nouvel obstacle à l'effacement des pertes de février par les marchés risqués", estime JPMorgan dans une note. "Un rapport proche du consensus sur les prix à la consommation (CPI) le (mardi) 13 mars prolongerait la reprise. Mais le conflit commercial devient une inconnue de plus en plus importante."

Signe de l'apaisement au moins temporaire des craintes d'un retour en force de l'inflation: le rendement à dix ans américain est pratiquement stable à 2,90%.

EDF PROFITE AUSSI DE LA PERSPECTIVE D'UN MÉGA-CONTRAT EN INDE

Son équivalent allemand poursuit son repli à 0,642%, pénalisé par les déclarations de Benoît Coeuré, l'un des membres du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), sur la perspective du maintien de taux d'intérêt "très bas" longtemps après l'arrêt du programme d'achats d'actifs.

L'euro revient de son côté sous 1,23 dollar.

Le dollar est pratiquement inchangé face à un panier de devises de référence après le léger repli subi vendredi en réaction au rapport sur l'emploi.

Côté actions, le secteur européen de l'électricité et des services aux collectivités ("utilities") est en vedette au lendemain de l'annonce d'une vaste refonte du marché allemand après l'accord entre ses deux principaux acteurs, E.ON et RWE sur le partage des actifs d'Innogy.

Innogy bondit de 13,18%, de loin la plus forte hausse du Stoxx 600, tandis qu'E.ON et RWE s'adjugent respectivement 3,04% et 5,89%.

A Paris, Engie gagne 0,49% et Veolia 1,11%. EDF (+1,75%) bénéficie en outre de la perspective de gros contrats en Inde après la visite d'Etat d'Emmanuel Macron, qui pourraient inclure la construction de six réacteurs EPR.

Le compartiment automobile, lui, résiste bien aux nouvelles menaces à peine voilées de Donald Trump de taxer les importations de voitures européens aux Etats-Unis: l'indice sectoriel avance de 0,57%.

A la baisse, les valeurs liées aux matières premières sous-performent avec le repli des cours des métaux de base et du pétrole (le nickel perd 0,79%, le cuivre 0,93%, le Brent 0,73%): le secteur limite sa hausse à 0,06%, Rio Tinto cède 0,34%, Norsk Hydro 1,96%.

Dans le rouge, Just Eat cède 3,83% après l'abaissement de la recommandation de Deutsche Bank, qui passe à la vente.

(Edité par Blandine Hénault)