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Les actions commencent bien la semaine, l'Italie en soutien

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont débuté lundi par une hausse nette une semaine très chargée, des nouvelles rassurantes venues d'Italie soutenant les actions dans un climat général toujours alourdi par les tensions commerciales entre les Etats-Unis et le reste du monde.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,44% à 5.473,91 points. Le Footsie britannique a pris 0,73% et le Dax allemand 0,6%.

Ce dernier indice a pourtant été freiné par Deutsche Post, qui a perdu 3,08% sur un déclassement de recommandation par HSBC et l'abaissement par plusieurs intermédiaires de leur objectif de cours.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,95%, le FTSEurofirst 300 0,82% et le Stoxx 600 0,73%.

Les investisseurs européens ont été rassurés par les déclarations du nouveau ministre italien de l'Economie, qui a assuré dimanche que le gouvernement n'avait pas l'intention de sortir le pays de la zone euro.

La situation politique en Italie ne représente pas une menace pour l'union monétaire malgré les mouvements qu'elle provoque sur les marchés financiers, a déclaré pour sa part lundi Vitas Vasiliauskas, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).

Ces nouvelles ont fait grimper la Bourse de Milan (+3,42%) et les banques, dont l'indice EuroStoxx de la zone euro a pris 2,83%, sa meilleure progression en pourcentage sur une séance depuis près d'un an.

LES BANQUES ITALIENNES BRILLENT

Le week-end a été dominé par le G7 et ses rebondissements avec la décision de Donald Trump, après avoir quitté le sommet, de retirer la signature américaine du communiqué commun concluant deux jours de négociations tendues, un changement de pied critiqué par les autres pays membres du groupe.

La réaction des marchés est restée mesurée à l'approche de deux rendez-vous importants: les réunions de politique monétaire de la Réserve fédérale, mardi et mercredi, puis de la Banque centrale européenne, jeudi.

"Les derniers gros titres ne sont certes pas positifs pour le commerce mondial mais l'appétit pour le risque reste solide un peu partout, les investisseurs pensant que cela pourrait imposer une approche prudente à la Banque centrale européenne comme à la Réserve fédérale", explique Neil Mellor, l'un des responsables de la stratégie de changes pour BNY Mellon.

Aux valeurs en Europe, les banques italiennes ont pris la lumière : UniCredit a gagné 6,19%, Intesa Sanpaolo 6,64% et Banco BPM 6,15%.

A Paris, Société générale (+1,58%), Crédit agricole (+1,60%) et BNP Paribas (+1,83%) ont profité du mouvement.

Seul secteur européen dans le rouge, le compartiment automobile a perdu 0,29%, pénalisé par les tensions commerciales. L'une des rares baisses du CAC est pour Renault, qui a cédé 0,71%.

Le soulagement sur la situation politique en Italie est perceptible aussi sur les rendements obligataires: celui du dix ans italien a chuté de près de 30 points de base pour revenir sous 2,84%. Il avait frôlé 3,4% au plus fort de la crise fin mai.

Sur le marché des changes, l'euro bénéficie de l'apaisement sur le dossier italien et gagne 0,3% pour repasser 1,18 dollar.

WALL STREET MONTE UN PEU

Donald Trump reste dans l'actualité puisqu'il est arrivé à Singapour où il doit rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Les deux dirigeants disent avoir pour ambition d'ouvrir la voie à un traité de paix entre les deux Corées, officiellement toujours ennemies depuis la guerre de 1950-1953, et à une dénucléarisation de la péninsule coréenne.

La semaine qui s'ouvre sera donc animée en outre par les réunions de politique monétaire de Fed et de la BCE. La première devrait annoncer qu'elle relève à nouveau ses taux et la seconde pourrait évoquer l'arrêt avant la fin de l'année de son programme de rachats d'actifs, deux évolutions susceptibles de réduire l'appétit des investisseurs pour les actifs risqués.

A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street montent prudemment.

"Le moral est relativement bon sur les marchés financiers au début d'une semaine très chargée et les investisseurs paraissent accorder peu d'importance au sommet du G7", résume Craig Erlam, analyste de marché pour OANDA.

Le dollar recule légèrement face à un panier de référence tandis que sur le marché obligataire, le rendement du 10 ans américain anticipe la hausse des taux à venir et prend deux points de base à 2,96%.

La séance de mardi à Wall Street pourrait être animée par la publication des prix à la consommation en mai (12h30 GMT).

(Édité par Wilfrid Exbrayat)