Les accusations contre "MbS" pourraient être abordées au G20, dit Macri
BUENOS AIRES (Reuters) - Le président argentin Mauricio Macri a déclaré jeudi que les accusations portées contre l'héritier du trône d'Arabie saoudite Mohamed ben Salman depuis l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi pourraient faire l'objet de discussions durant le sommet du G20 qui s'ouvre vendredi à Buenos Aires.
"Pour ce qui est du prince héritier, qui participe à ce sommet, l'Arabie saoudite est un membre permanent du G20. Et, de ce fait, lui-même y participe donc. Cette question, qui a eu un effet sur le monde entier, est sur la table et elle pourrait émerger ou non lors de rencontres bilatérales ou à l'ordre du jour du G20", a-t-il dit.
Le président argentin s'exprimait lors d'une conférence de presse avec son homologue français, Emmanuel Macron, qui a annoncé pour sa part qu'il rencontrerait Mohamed ben Salman en marge du sommet et s'est dit favorable à une "association" de la communauté internationale à l'enquête sur l'assassinat du journaliste saoudien, tué le 2 octobre dernier à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.
S'appuyant sur la Constitution argentine qui reconnaît la compétence universelle de la justice en matière de crimes contre l'humanité, l'organisation Human Rights Watch a demandé lundi l'ouverture de poursuite à l'encontre de Mohamed ben Salman pour son rôle présumé dans l'assassinat du journaliste mais aussi pour de possibles crimes de guerre au Yémen, où l'Arabie saoudite s'est engagé militairement en mars 2015 à la tête d'une coalition arabe sunnite.
Au siège du parquet fédéral argentin, un magistrat a déclaré jeudi qu'aucune décision n'avait été prise quant à l'opportunité de lancer des poursuites.
Le juge fédéral Ariel Lijo a de son côté demandé mercredi au ministère des Affaires étrangères de solliciter des informations auprès de la Turquie, du Yémen et de la Cour pénale internationale (CPI).
Mohamed ben Salman est arrivé mercredi à Buenos Aires en provenance de Tunisie, où sa visite a suscité de vives protestations.
Les autorités saoudiennes affirment que le prince héritier n'a joué aucun rôle dans la disparition de Jamal Khashoggi, dont le corps n'a toujours pas été retrouvé.
(Eliana Raszewski et Cassandra Garrison, avec Marine Pennetier à Paris; Nicolas Delame et Henri-Pierre André pour le service français)