Les 18 à 25 ans vont-ils remettre les traditions du mariage à la mode ?

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De la demande au jour J, la génération Z compte bien remettre au goût du jour les traditions et les valeurs du mariage. Entre l'envie d'officialiser leur amour devant le maire et de rassembler leurs proches lors d'une grande fête, sans oublier l'idée de porter le nom de l'autre, les motivations sont nombreuses. Morgane et Théo nous ont confié ce qui les attire autant dans cet engagement pour la vie.

La génération Z croit-elle vraiment au mariage ? À l’heure du pacs et des relations sans lendemain, les moins de 25 ans sont bien décidés à se jurer fidélité jusqu’à ce que la mort les sépare. À 22 ans, Morgane rêve de son grand jour. En couple, la jeune femme se voit déjà dans sa robe "de princesse" entourée de ses proches pour célébrer son amour avec celui qui partagera sa vie. Bien plus qu’une simple envie de réaliser le fantasme des noces en grandes pompes, la serveuse estime que cet engagement officiel est presque indispensable. "Ça permet de se montrer son amour, se le promettre et avancer ensemble. C’est vraiment pour construire quelque chose derrière comme avoir une maison et des enfants", explique celle pour qui les valeurs de "dévotion et fidélité" sont importantes. Un avis partagé par 71% des 18-25 ans interrogés lors d’une enquête menée par le site mariages.net. Parmi eux, 61% ont expliqué vouloir des enfants après s’être passés la bague au doigt. Un détail qui met en exergue une envie de respecter les traditions.

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Officialiser le couple, "une preuve d'amour"

Se décrivant comme "fleur bleue et vieux jeu", Morgane a bien envie de porter le nom de famille de celui qui deviendra son époux. Et si celui-ci demande sa main à son père, c’est encore mieux : "J’avoue que je serais très touchée si cela arrivait. C’est quelque chose qui me ferait énormément plaisir". Ainsi, elle espère bien qu’il osera lui faire sa demande, mais elle n’exclut pas de le faire elle-même. "Si je devais la faire, ce ne serait pas anticipé. Ce serait un moment, un sentiment, un coup de folie. Après, s'il organise tout le truc derrière avec la bague, ça me va !", lance-t-elle amusée. Et si à 22 ans Morgane arrive à se projeter, c’est parce qu’elle prend exemple sur ses parents toujours mariés : "Je suis pas mal leur schéma familial, j’ai une assez bonne vision de la vie qu’ils nous ont offerte avec mon petit frère. C’est un chemin que j’ai bien envie de suivre". À tel point que si son compagnon refuse de se marier, elle pourrait bien y voir la preuve "qu’il ne m’aime pas assez". Selon la psychologue et thérapeute de couple Charlotte Rochet, il n'est pas si "fréquent" que "les deux personnes dans le couple n'aient pas envie - au plus profond - de se marier". Et si la génération Z pense sérieusement à cet engagement, elle n'en est pas moins consciente que la vie de couple n'est pas toujours facile. "Les jeunes ne se font pas d'illusion. Il se disent : 'On se marie et donc il faut se donner les moyens pour y arriver'". Ainsi, il ne serait pas impossible que les 18-25 ans soient ceux qui "prennent le plus soin de leurs unions".

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Le mariage, une "suite logique"

Une étape dans la vie d’un couple tout aussi importante pour Théo. À 23 ans, le jeune homme a envie de vivre ce grand moment qui "officialisera" son amour avec son compagnon. "C’est un bel objectif de rencontrer quelqu’un et de se marier devant ses proches". Bien décidé à fonder une famille, il regrette de ne pas pouvoir passer devant le prêtre pour échanger ses vœux : "Je le ferai à la Mairie, mais je reconnais que j’adore les églises, ma mère est très pratiquante, je suis croyant, mais bon… ma sexualité est un peu hors-contexte avec la religion". Et comme Morgane, il compte bien "essayer de persuader" son futur compagnon de lui passer la bague au doigt. S’il comprend que cet engagement puisse faire peur, pour lui "tout partager pour le meilleur et pour le pire" est une "suite logique". "Dans ma famille, tout le monde est marié et personne n’a divorcé. Mes parents sont encore ensemble au bout de 30 ans de mariage. On a toujours été élevé dans cette idée-là et comme mes parents sont restaurateurs, on a célébré pas mal d’unions. Donc des mariages, j’en ai vécus, de loin comme de près".

Faire la fête, "c’est important"

Le jeune homme explique son envie de suivre l'exemple de ses proches : "Mon grand-frère, qui a 27 ans, a trouvé sa chérie, il a sa maison, son jardin, son chat… tout ce qui va avec. Il parle déjà d’avoir des enfants et le mariage risque de vite arriver… Je pense que c’est aussi cette idée d’être dans les rangs. Je me dis que mon frère fait tout comme il faut alors que moi, je les ai déjà un peu perturbés en leur avouant que j’étais gay, j’ai envie de les rendre fiers en me mariant et en ayant une famille". S’il se met "la pression" pour de "ne pas décevoir la famille", il admet que le mariage, il le fait pour lui "mais aussi pour eux". Bien plus qu'une envie de suivre "le bon chemin", la psychologue Charlotte Rochet explique que la génération Z voit dans le mariage un espoir de sécurité et des repères. "Les couples mariés sont dans l’idée qu’il faut se battre et tout donner pour sauver le couple. Dans le mariage, on retrouve une sérénité et la liberté parce qu'on se dit que l'autre ne va pas partir si facilement et qu'on ne peut pas se faire jeter du jour au lendemain", analyse-t-elle.

Son grand jour, Théo le voit avec ses proches à "la bonne franquette" sans extravagance. Quant à l’idée de se pacser, il trouve que c’est un engament "moindre" : "C’est une première étape. Si vraiment mon compagnon ne veut pas se marier, je veux au moins que l’on fasse la fête. Ça, c’est important". Une envie évoquée par bon nombre d’interrogés par mariages.net.

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